Syrie : Face à la mobilisation populaire, le régime étend la répression 26.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

Deux civils ont été tués à Kassir, près de Homs (centre), par des tirs des forces de sécurité, qui ont "renforcé leur présence" dans cette localité depuis vendredi, a indiqué le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) Rami Abdel Rahmane, basé à Londres.
Les deux autre civils ont perdu le vie quand les forces de sécurité ont ouvert le feu lors de funérailles de victimes des manifestations de vendredi, a-t-il ajouté.


Par ailleurs, le ratissage militaire lancé aux confins du gouvernorat d'Idleb (nord-ouest), mais aussi dans certaines localités proches de la frontière irakienne, s'est étendu samedi à al-Najia, à une douzaine de kilomètres de la ville meurtrie de Jisr al-Choughour.
"L'armée a pénétré, avec des chars et des transports de troupes, dans le village de al-Najia, sur la route entre Lattaquié et Jisr al-Choughour", a indiqué M. Abdel Rahmane.
Jeudi déjà, des centaines de soldats appuyés par des chars avaient pénétré dans le village de Khirbet al-Joz à moins d'un kilomètre de la frontière turque, avait indiqué un militant sur place.
Commencé au début du mois, ce déploiement de l'armée dans cette région vise à mater la contestation contre le régime, née le 15 mars, et à empêcher les habitants de fuir la répression meurtrière vers la Turquie voisine, affirment les militants.
Bien que Damas continue de préférer la manière forte au dialogue, la mobilisation réclamant le départ du président Bachar el-Assad ne faiblit pas, avec encore des dizaines de milliers de manifestants vendredi. Les autorités ont répondu en tirant sur la foule, faisant 18 morts, selon des militants des droits de l'Homme.
Six personnes ont été tuées à Kessoua, cinq à Barzé, un quartier de Damas, trois à Homs (centre) et quatre dans une localité située près de Homs, selon l'OSDH. Et plusieurs dizaines d'autres ont été blessés.
Depuis le début du mouvement de contestation, 1 336 civils ont été tués et 341 membres de la police et de l'armée ont perdu la vie, selon cette ONG.
Pour leur part, les autorités syriennes ont affirmé que des "hommes armés" avaient tiré sur des agents de sécurité et des civils à Barzé, causant la mort de trois civils et blessant un officier et plusieurs agents. Elles ont évoqué d'autre part la mort d'un officier de police à Kadam, dans le banlieue de Damas, tué par des "gangs armés".
Samedi, la tension était toujours vive à Barzé, où les agents de sécurité étaient déployés en grand nombre, selon l'OSDH, qui a affirmé que plus de 150 personnes avaient été arrêtées vendredi soir et samedi dans ce quartier.
Dans ce contexte, des opposants syriens indépendants vont tenir une réunion lundi à Damas pour discuter de "la manière de régler la crise".
"L'idée est de diagnostiquer la crise et de contribuer à y remédier", a déclaré l'écrivain et opposant Fayez Sara, détenu d'avril à mai.
Sur la page Facebook "The Syrian revolution 2011", les opposants ont par ailleurs promis "un volcan" à Alep le 30 juin. Deuxième ville du pays, située dans le nord, à 90 km de la Turquie, Alep est un bastion du régime et les autorités d'Ankara redoutent une catastrophe humanitaire en cas de révolte.
Le chef du Croissant-Rouge syrien, Abdel Rahmane Attar, s'est porté garant de la sécurité des quelque 12 000 réfugiés syriens en Turquie s'ils décident de retourner en Syrie, a rapporté l'agence de presse turque Anatolie.
"Au nom du Croissant-Rouge, nous garantissons que le gouvernement syrien ne leur demandera pas des comptes et qu'ils ne seront l'objet d'aucune décision des forces de sécurité", a-t-il affirmé à Damas devant des journalistes turcs.
S'exprimant au Caire, le secrétaire général d'Amnesty International, Salil Shetty, a par ailleurs appelé les pays arabes à "agir" pour tenter de mettre fin à la violence en Syrie.
"J'ai exhorté la Ligue des États arabes à agir beaucoup plus fermement sur les violations choquantes des droits de l'Homme ayant lieu en Syrie. À l'inverse de leur position sur la Libye et de leur soutien à une action internationale, les pays arabes sont restés largement muets sur la Syrie", a-t-il déclaré après un entretien avec le secrétaire général sortant de la Ligue, Amr Moussa.

Publié dans Syrie

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