Maroc : les jeunes du mouvement du 20 février manifestent aujourd'hui, Des contre-manifestants au secours du roi 26.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

Les jeunes du Mouvement du 20 février appellent à des manifestations pacifiques aujourd’hui dans plusieurs villes du Maroc, à quelques jours du referendum sur un projet de révision constitutionnelle, mais certains redoutent des dérapages suscités par des contre-manifestations.

Le 19 juin, des manifestants à l’appel du Mouvement du 20 février, qui appelle au boycott du référendum, s’étaient retrouvés face à des partisans de ce scrutin.
Dans une lettre adressée, hier, au ministre de l’Intérieur, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a prévenu que «les violences qui visent les jeunes du Mouvement, de la part de groupes encadrés par les autorités locales, sont dangereuses et suscitent beaucoup d’inquiétude».

«Les autorités profitent des difficultés socioéconomiques de ces habitants pour les dresser contre les jeunes qui manifestent pacifiquement», a ajouté l’AMDH. «Grâce à ce stratagème, le makhzen (ndlr, utilisé parfois pour désigner le pouvoir central) entend sous-traiter la répression», a écrit pour sa part le journaliste Khalid Jamaï dans le site «mamfakinch.com» (on ne lâchera pas), proche du Mouvement du 20 février. Dans une déclaration à l’AFP, le ministre marocain de la Communication, Khalid Naciri, a toutefois indiqué qu’il s’agit de «rassemblements spontanés de personnes qui soutiennent le projet de réforme de la Constitution. Il est injuste de les décrire de manière aussi négative». Les manifestations de dimanche sont très attendues à quelques jours du référendum sur un projet de révision constitutionnelle prévu le 1er juillet, qui renforce certains pouvoirs du Premier ministre, tout en préservant l’essentiel des pouvoirs du roi Mohammed VI. «Plus roi que jamais. Mohammed VI accorde une plus grande marge de manœuvre au Premier ministre (...) mais il ne cède rien sur ses prérogatives», écrivait, hier, en une l’hebdomadaire francophone Tel Quel, le magazine le plus lu au Maroc avec plus 20 000 exemplaires vendus.


Plus roi que jamais


La plupart des partis politiques ont appelé à approuver le projet constitutionnel, alors que trois partis de gauche et le Mouvement de jeunes du 20 février prônent un boycott. Vendredi, le mouvement islamiste Justice et bienfaisance, l’un des plus importants au Maroc, a également appelé à «boycotter» le scrutin et déclaré qu’il participera aux manifestations de dimanche aux côtés des jeunes du 20 Février. Dans leurs journaux, les partis politiques appellent à des rassemblements «massifs» dans plusieurs villes «chaque jour» jusqu’au 30 juin pour soutenir le projet constitutionnel, souligne notamment le quotidien Al Alam, l’organe de presse de l’Istiqlal, le parti du Premier ministre Abbas El Fassi. «Nous sommes tellement confiants dans l’appui de la majorité de la population au projet de Constitution (que) ce ne sont pas quelques voix dissonantes qui nous déstabiliseront», avait dit M. Naciri, qui est également porte-parole du gouvernement.

Des contre-manifestants au secours du roi

C’est une nouvelle race de sujets: on les surnomme les «baltaguia» en Egypte et les «lyacha» au Maroc.

Des organisations de droits de l´homme et des partis politiques marocains ont dénoncé les pratiques de l´administration dressant des groupes de jeunes contre le Mouvement du 20 Février. Dans une lettre adressée, hier, au ministre de l´Intérieur, l´Association marocaine des droits humains (Amdh) a prévenu que les violences, qui visent les jeunes du Mouvement de la part de groupes encadrés par les autorités locales sont dangereuses et suscitent beaucoup d´inquiétudes. «Les autorités profitent des difficultés socio-économiques des habitants pour les dresser contre les jeunes qui manifestent pacifiquement et appellent au boycott du référendum portant sur la révision de la Constitution», a fait remarquer l´Amdh, estimant que de telles pratiques peuvent conduire à de graves dérapages. Même son de cloche auprès de la Ligue marocaine pour la citoyenneté et la défense des droits de l´homme. Celle-ci a souligné que les contre-manifestants sont recrutés parmi les plus démunis et dressés ensuite contre le Mouvement du 20 Février. «Profitant des conditions misérables de certains citoyens, les appareils de l´administration ont donc engagé des contre-manifestants pour contrer le Mouvement du 20 Février. C´est une nouvelle forme de répression», a souligné un communiqué de la Ligue.
Et d´ajouter, qu´au lieu d´engager les forces de police pour réprimer les manifestants, le souverain a acheté des citoyens pour les opposer aux manifestants. «Grâce à ce stratagème, le Makhzen (Ndlr: utilisé parfois pour désigner le pouvoir central) entend sous-traiter la répression», a écrit pour sa part le journaliste Khalid Jamaï dans le site «mamfakinch.com» (on ne lâchera pas), proche du Mouvement du 20 Février. Les jeunes de cette organisation, appelant à des manifestations pacifiques chaque dimanche dans plusieurs villes du Maroc pour contester et appeler au boycott du référendum portant sur la révision constitutionnelle, sont confrontés aux partisans de ce scrutin.
Les contre-manifestants sont en partie des jeunes recrutés par des cercles occultes, chargés de casser et intimider les organisateurs du mouvement de manifestation. Ainsi, dimanche dernier, 19 juin, des manifestations à l´appel du Mouvement du 20 Février, qui appelle au boycott du référendum, s´étaient trouvés face à des partisans de ce scrutin. Ces derniers étaient, selon des membres du Mouvement du 20 Février, munis d´armes blanches. Au Maroc, les citoyens surnomment les groupes de contre-manifestants «Lyacha» par référence à l´expression «yaache el-Malik»; (vive le roi). Vendredi, le mouvement islamiste Justice et bienfaisance, l´un des plus importants au Maroc, a également appelé à «boycotter» le scrutin et déclaré qu´il participera aux manifestations de dimanche aux côtés des jeunes du 20 Février. Dans le même contexte, le mouvement islamiste Justice et bienfaisance a aussi dénoncé les violences, menées par des groupes de contre-manifestants recrutés par l´administration, qui visent les jeunes du Mouvement du 20 février.

 

Par

 

Publié dans Maroc

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article