Grèce: Papandreou annonce un remaniement du gouvernement après les manifestations 15.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

 
Affrontements entre policiers et manifestants dans le centre d'Athènes, le 15 juin 2011

 

Le Premier ministre grec Georges Papandreou a annoncé mercredi, après les manifestations, un remaniement de son gouvernement qui aura lieu jeudi, jour où il demandera un vote de confiance au Parlement.

 

La séance du Parlement grec qui se déroule ce mercredi 15 juin 2011, jour de grève générale, examine un plan de rigueur destiné à sortir le pays de la crise économique où il s'enfonce.  Le Premier ministre George Papandréou essaie de s'extirper de ce mauvais pas en tentant d'arracher le soutien d'une partie de l'opposition de droite aux mesures d'austérité controversées. Après l’Espagne, le mouvement des « indignés » a aisément pris racine en Grèce sur un terreau de restrictions incessantes depuis un an.

Des dizaines milliers de manifestants ont convergé dès les premières heures de ce mercredi 15 juin vers le Parlement dans l’espoir d’empêcher les députés de voter le plan présenté par le Premier ministre. Le gouvernement socialiste de Georges Papandréou a en effet décidé de poursuivre la rigueur ; il présente au Parlement son programme qui prévoit des nouvelles économies de 28,4 milliards d’euros d’ici à 2015 ainsi que de nombreuses privatisations.

Malgré l'appel des organisateurs à manifester pacifiquement, des accrochages ont opposé sur la place du Parlement des petits groupes à la police, qui a riposté avec des gaz lacrymogènes, avant que la foule ne se reforme à nouveau. Des manifestants issus des « indignés » sont intervenus pour empêcher des jeunes cagoulés de lancer pierres et divers projectiles vers la police. Les échauffourées ont fait une douzaine de blessés, parmi lesquels deux ou trois policiers,  selon des sources officielles. En fin d'après-midi, les manifestants étaient toujours sur la place devant le Parlement.

 

Pour les Grecs qui n’en peuvent plus de se serrer la ceinture, l’effort demandé par Georges Papandréou afin d’obtenir des secours financiers de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI), ne passe décidément pas. D’autant moins qu’en mai 2010, la même potion amère leur avait été imposée, sans que le moindre mieux ne se profile à l’horizon. La situation s’est même nettement dégradée en un an. Inspirés du mouvement espagnol des indignados, les « indignés » version grecque, occupent depuis le 25 mai la place Syntagma (place de la Constitution) au cœur de la capitale. En ce jour de grève générale décidée par les syndicats, la troisième depuis le début de l’année, des membres des groupes de gauche comme de la droite nationaliste ont rejoint les « indignés » pour littéralement encercler le Parlement protégé par un impressionnant dispositif policier.
 
Munis de casseroles, de sifflets et de trompettes, les manifestants étaient déjà plus de 20 000 à la mi-journée selon la police alors que les grandes centrales syndicales s’en tenaient aux défilés traditionnels. Au milieu d’une multitude de drapeaux espagnols et grecs, des banderoles proclament « No pasaran », « Résistez ». Et chaque fois qu’un véhicule officiel s’approche pour rejoindre le Parlement, des manifestants crient « voleurs » tant il est vrai qu’ils en veulent plus à la classe politique grecque qu’aux créanciers étrangers.  
 
Promesses sur promesses
 
Malgré les promesses d’amélioration faites il y a un an, les Grecs constatent que le chômage est passé de 9% avant la crise à 16% aujourd’hui pendant que le PIB qui avait déjà reculé de 3% en 2009, chutait de 4,5% en 2010. Les perdants, ceux qui se définissent par exemple comme étant la Génération 592 €, du montant du salaire minimum avec lequel ils n’arrivent plus à survivre, accusent Papandréou d’avoir vendu le pays en cédant aux lois du marché. 
 
« Nous assumons nos responsabilités envers le peuple et le pays, nous allons continuer d'avancer et prendre les mesures nécessaires pour sortir le pays de la crise » et « continuer d'avancer » tout en poursuivant la recherche d'un consensus avec l'opposition sur l'austérité, a déclaré mercredi le Premier ministre grec. La volonté affichée de George Papandréou d’avancer coûte que coûte dans la même direction n’est probablement pas de nature à rassurer les manifestants, pas plus que le reste de la population.  

 

(source RFI)

 

Publié dans Europe

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