Grèce : Appel à une grève générale de 48 heures contre l’austérité 10.02.12

Publié le par printempsdespeuples44

Plus de 8.000 sympathisants de gauche ont manifesté jeudi soir dans la capitale grecque contre la nouvelle cure de rigueur. Aris MESSINIS/

 

Affrontements: Affrontements entre grévistes et police en Grèce

Des heurts ont éclaté en plein cœur d’Athènes au premier jour de la grève générale.

 

Un groupe de manifestants s’est mis à lancer des pierres et cocktails Molotov contre les forces de police en bas de la place Syntagma. Les policiers ont répondu en lançant des gaz lacrymogènes.

Jusqu‘à 17 000 manifestants se sont rassemblés sur la place pour dénoncer le nouveau plan d’austérité exigé par l’Union européenne et le FMI.

Deux mille ouvriers des chantiers navals et dockers ont aussi manifesté au Port du Pirée, alors qu’Athènes était paralysée par les débrayages dans les transports en commun, le fonctionnement au ralenti des services publics et le déploiement policier.

 

La cure d’austérité réclamée par les bailleurs de fonds de la Grèce en échange d’une nouvelle aide de 130 milliards d’euros, voilà ce que dénoncent les principaux syndicats du pays qui appellent à une grève générale de 48 heures aujourd’hui et demain.

 

Hier, les trois partis de la coalition se sont mis d’accord sur un plan d‘économie de plus de trois milliards d’euros pour permettre le déblocage du deuxième plan d’aide à Athènes. Un plan soumis ce week-end au Parlement, avant la nouvelle réunion des ministres des Finances de la zone euro de mercredi.

 

“Je ne sais pas si nous pourrons faire en sorte que le gouvernement change d’avis, s’exclame une habitante. Mais ce que nous voulons, c’est qu’il s’en aille. Que le gouvernement et tous ceux qui supportent le gouvernement et les intérêts économiques qui se cachent derrière les banques, les industries que tout se monde-là soit mis à la porte.”

 

Selon des fuites parues dans la presse, le train de mesures prévoit une baisse de 22% du salaire minimum, qui serait ramené autour de 586 euros bruts sur 14 mois. D'autres sources font état de coupes dans les retraites complémentaires, et de 15.000 suppressions d'emplois dans l'année dans le secteur public., autant de mesures qui passent mal auprès d’une population qui a le sentiment d‘être la seule à faire des sacrifices.


L'objectif, qui avait été fixé par les dirigeants de la zone euro, est par ce biais de parvenir à réduire le niveau de la dette publique globale de la Grèce à un niveau jugé soutenable, soit 120% du Produit intérieur brut national en 2020. Ce seuil est une condition fixée par le Fonds monétaire international pour continuer de son côté à prêter de l'argent à Athènes.


"Nous avons désormais besoin de l'accord politique de l'Eurogroupe pour l'étape finale", a dit le ministre grec aux journalistes. Mais "nous n'en sommes pas encore, que je sache, à un point qui permette un accord", a répondu M. Schäuble, soulignant que la limite de prêts supplémentaires apportée par l'UE avait été fixée à 130 milliards d'euros.


Or si l'effacement de dette par les banques ne permet pas de revenir à l'objectif de ratio de 120%, les gouvernements de la zone euro, ou des institutions comme la BCE, seraient alors contraints d'apporter une contribution supplémentaire pour y parvenir. Le président de la BCE, Mario Draghi, n'a pas exclu jeudi que l'institution renonce aux gains attendus des obligations grecques qu'elle détient.


Quant à la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, qui participe à la réunion de l'Eurogroupe, elle a jugé de son côté "très encourageant" l'accord trouvé en Grèce, tout en estimant qu'"il reste encore à faire". Le FMI est aussi appelé à contribuer en principe au deuxième plan d'aide à la Grèce, qui succèdera au premier décidé en 2010 à hauteur de 110 milliards d'euros.


"Nous avons tous convenus qu'il faut qu'il y ait cette réforme du marché du travail, l'ajustement des salaires pour qu'ils soient plus conformes à la productivité", a expliqué à Washington un porte-parole du FMI, Gerry Rice. Mais "la question de savoir comment (y parvenir) est toujours en discussion", a-t-il ajouté.

   
A Athènes, plus de 8.000 sympathisants de gauche ont manifesté jeudi soir contre la nouvelle cure de rigueur, à l'appel du Front syndical communiste Pame et d'organisations de gauche radicale.

 

Tous s’y attendaient, tous s’y préparaient, tous l’espéraient.

 

Alors que la Troïka accroît la pression sur le gouvernement d’unité nationale grec qui peine à se mettre d’accord pour appliquer les nouvelles mesures d’austérité, par crainte d’une explosion sociale incontrôlable, le peuple reprend l’initiative.

Dès ce soir [lundi 6 février], et surtout sur Thessalonique et Athènes, tous les groupes de gauche modérée et radicale, les syndicats, partis d’oppositions, groupes libertaires, autonomes et révolutionnaires appellent unanimement de manière hétérogène au soulèvement populaire : depuis ce soir 18h divers groupes et syndicats appellent sur Athènes et Thessalonique à prendre et occuper une douzaine de places publiques, au siège de la chambre des commerces, à des rassemblements et manifestations.

À partir de demain, 48 heures de grève générale sont déjà décrétées. Et le mot tourne, sur toutes les plate-formes possibles : réseaux sociaux, mails, sites contestataires, indymedias, téléphones, affiches, etc. Depuis aujourd’hui, déjà, l’hôpital Kilkis est occupé et réapproprié par son personnel avec une déclaration en dix points qui clament la réappropriation autogestionnaire de l’hôpital et sa « mise totale sous le contrôle ouvrier ». Une grande manifestation de grève générale appelle à se rassembler directement sur la place Syntagma dès 11h demain matin pour assiéger le Parlement. Les mots d’ordre sont solennels : « temps de la dernière heure », « l’heure est venue, soulevons-nous », « appel au soulèvement populaire et à la prise des places publiques », « la lutte de la dernière chance », etc.

Chaque groupe, syndicat et tendance appelle à prendre des places spécifiques. Ainsi, les rassemblements sur Omonia sont appelés par le sinistre KKE tandis qu’un syndicat gauchiste de jeunes appelle à se rassembler devant l’école Polytechnique.

Simultanément, comme un signal, d’énormes tempêtes éclatent sur toute la Grèce, avec pluies diluviennes, orages et tonnerres particulièrement violents.

 

Demain, Athènes sera une zone de front.

Que la peur change de camp.
Pour une solidarité internationale.

 le jura libertaire

 

 

Publié dans Europe

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