Égypte: ouverture du procès des violences confessionnelles de mai 03.07.11

Publié le par printempsdespeuples44

Le procès de 48 personnes accusées d'avoir participé aux heurts entre chrétiens et musulmans ayant fait 12 morts en mai s'est ouvert dimanche, a-t-on appris de source judiciaire.
Un nouveau banc des accusés a été installé afin de séparer les accusés musulmans et chrétiens. Les forces de sécurité protégeaient le bâtiment abritant le tribunal à l'extérieur duquel les familles des accusés organisaient une manifestation.


Les 28 accusés présents --20 autres sont encore recherchés-- ont tous plaidé non coupables. Ils sont accusés de meurtre prémédité, incitation aux tensions confessionnelles et atteinte à la sécurité publique.
Les heurts du 7 mai dans le quartier populaire d'Imbaba, avaient fait 12 morts et 52 blessés.
Des musulmans avaient attaqué l'église copte de Saint Mena de ce quartier dans le but de libérer une femme chrétienne qui était présumée être détenue contre son gré car elle voulait se convertir à l'islam.
Les Coptes ont accusé les soldats de n'avoir rien fait pour stopper les heurts.
Des centaines de Coptes ont tenu un sit-in à l'extérieur du siège de la télévision d'Etat pour réclamer davantage de protection.
Ce sit-in a été attaqué une semaine plus tard, provoquant de nouveaux heurts qui ont fait des dizaines de blessés et fait craindre des violences confessionnelles d'envergure.
L'Egypte est en proie à l'insécurité et à des violences confessionnelles depuis la révolte qui a chassé du pouvoir le président Hosni Moubarak le 11 février, créant un vide au niveau des services de sécurité.
Après les heurts, le Conseil suprême des forces armées, qui a pris le pouvoir au départ de Moubarak, a prévenu qu'il allait frapper "d'une main de fer" tous ceux qui portaient atteinte à la sécurité du pays.
Les chrétiens coptes, qui représentent près de 10% de la population égyptienne (80 millions d'habitants), se disent victimes de discrimination et ont visés par plusieurs attaques.

 

Par ailleurs, le gouvernement égyptien a confirmé dimanche une décision de justice de dissoudre tous les conseils municipaux au motif qu'ils sont dominés de manière écrasante par des élus proches de l'ancien pouvoir du président Hosni Moubarak, ont annoncé les médias d'Etat.
"Le gouvernement a décidé d'entériner la décision de justice de dissoudre les conseils municipaux", selon un bandeau diffusé par la télévision.


La Cour suprême administrative du Caire avait décidé le 28 juin de dissoudre ces conseils à la suite de plaintes concernant la mainmise du parti national démocrate (PND) de M. Moubarak, aujourd'hui dissous.
Les résultats de l'élection de ces conseils en avril 2008, marquée par une abstention massive, avaient donné 92% des sièges au parti de l'ancien raïs. Ces conseils municipaux constituaient un des principaux éléments du réseau d'influence et de clientélisme du pouvoir égyptien à travers tout le pays.
La dissolution de ces conseils communaux faisait partie des revendications des grandes manifestations qui ont poussé M. Moubarak à la démission le 11 février dernier.
Aucune date n'a été à présent avancée pour d'éventuelles élections anticipées afin de renouveler ces conseils, dont le mandat vient à échéance en 2012.
Les deux chambres du Parlement égyptien ont quant à elles été dissoutes dans la foulée du départ de M. Moubarak et son remplacement par un haut conseil militaire. Des élections législatives sont prévues en septembre.

Publié dans Egypte

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