Yémen: les jeunes manifestent encore pour un conseil transitoire 17.06.11

Des milliers de jeunes ont manifesté vendredi à Sanaa pour réclamer la formation d'un conseil transitoire alors que les partisans du président Ali Abdallah Saleh se sont abstenus, pour la première fois, de se rassembler comme tous les vendredis.
"Le peuple a provoqué la chute du régime. Le peuple veut la formation d'un conseil intérimaire", ont répété des milliers de contestataires massés sur la Place du Changement à Sanaa, où ils campent depuis février pour réclamer le départ du président Saleh, selon le correspondant de l'AFP.
Les manifestants ont également scandé, à l'adresse du roi d'Arabie Saoudite, pays où le président Saleh est hospitalisé depuis près de deux semaines après avoir été blessé dans une attaque: "O roi Abdallah (d'Arabie saoudite), garde chez toi Ali Abdallah (Saleh)".
Selon un responsable saoudien, M. Saleh ne reviendra pas dans son pays.
Depuis le départ du président Saleh pour Ryad, les jeunes protestataires font pression sur le vice-président Abed Rabbo Mansour Hadi pour qu'il forme un Conseil intérimaire afin d'assurer la transition du pouvoir.
Pour leur part, et pour la première fois depuis le déclenchement de la vague de contestation populaire en janvier, les partisans du président ne se sont pas massés par milliers sur la place Sabiine à Sanaa comme ils en avaient l'habitude, a rapporté le correspondant de l'AFP.
Plusieurs autres villes du pays ont été vendredi le théâtre de manifestations appelant au départ définitif du président Saleh, dont Taëz, ville à la pointe de la contestation située à 270 km au sud-ouest de Sanaa.
Selon des témoins, des milliers de personnes ont pris part à la prière hebdomadaire sur la Place de la liberté dans la ville, pour la première fois depuis la mort de plus de 50 manifestants le 30 mai lors du démantèlement par la force sur cette place d'un sit-in d'opposants.
Selon des sources de l'opposition, quatre personnes ont été blessées lors d'affrontements nocturnes à l'entrée nord de la ville entre des membres de la Garde républicaine, fidèle au régime, et des militants armés affirmant vouloir protéger les manifestants pacifiques.