Tunisie : une féministe à l'assemblée constituante !

Publié le par printempsdespeuples44

Nadia Chaabane nous fait savoir que sa liste a obtenu 1 siège sur 5 à l'élection de l'Assemblée constituante tunisienne. Elle est donc élue et représentera les tunisiennes et tunisiens de l'étranger.

Nous lui envoyons toutes nos félicitations et sommes ainsi certaines qu'une féministe au moins y siègera.
Nous avons vu Nadia dans de nombreux meetings soutenir la cause des femmes tunisiennes, porter leurs voix et leurs espoirs.
Nadia, bonne chance, bon courage !
La Marche Mondiale des Femmes France

 

Les Tunisiennes laïques veulent faire entendre leur voix

 

Les Tunisiennes laïques sont bien décidées à faire entendre leur voix et à défendre leur mode de vie occidental face à la montée du parti islamiste Ennahda, arrivé largement en tête des premières élections libres organisées dans le pays.
Réunies au sein d’organisations, ces femmes ont entamé une intense campagne de lobbying auprès des partis politiques pour défendre les droits des femmes et, notamment, une loi de 1956 qui consacre l’égalité entre les hommes et les femmes en Tunisie. Mercredi, elles étaient un demi-millier à manifester devant le siège du gouvernement à Tunis pour défendre leurs acquis, menacés – selon elles – par certains mouvements fondamentalistes musulmans. Elles ont été brièvement reçues par le Premier ministre par intérim, Béji Caïd Essebsi. « Nous sommes ici pour dénoncer toutes les formes d’extrémisme et d’entraves aux libertés des femmes », a expliqué l’une des manifestantes, Madiha Bel Haj, ajoutant : « Nous voulons une Constitution qui respecte les droits des femmes et ne revienne pas sur es acquis que nous avons obtenus. »


En attendant, et malgré les promesses répétées des principaux partis politiques qui se sont engagés à ne pas rogner sur les droits des femmes, les organisations ne baissent pas la garde et restent vigilantes face à toute forme de dérive. Plusieurs professeurs d’université ont ainsi observé jeudi une grève pour protester contre l’agression d’enseignantes par certains fondamentalistes qui les jugeaient trop peu vêtues.

Code du statut personnel
Au cœur des inquiétudes de ces militantes laïques, une éventuelle réforme du Code du statut personnel, une série de lois introduites par le père de l’indépendance, Habib Bourguiba, en 1956. Ce code abolit notamment la polygamie et accorde aux femmes les mêmes droits que les hommes en cas de divorce et de mariage. « Je suis venue ici pour soutenir l’idée que le Code du statut personnel et les droits de femmes devraient être inscrits dans la nouvelle Constitution », a indiqué Mounira, lors de la manifestation de mercredi.
Face aux inquiétudes internationales et intérieures sur une domination de l’intégrisme islamiste, Ennahda et les autres partis politiques siégeant au sein de la nouvelle Assemblée ont assuré que la défense des droits de l’homme serait renforcée dans la nouvelle Constitution. Mais certaines voix s’élèvent déjà parmi les laïcs pour s’inquiéter du nombre d’élues issues d’Ennahda. Sur les 49 femmes siégeant dans la nouvelle Assemblée constituante, 42 sont membres de la formation islamiste réputée modérée. Rachid Ghannouchi, qui a fondé Ennahda en 1989, assure que sa formation respecte la parité homme-femme plus que n’importe quel autre parti politique du pays. « Le principe d’égalité est plus respecté à Ennahda que dans les partis laïcs », a-t-il dit. « Ces femmes (les élues d’Ennahda) vont se battre pour défendre leurs droits. Les femmes laïques ne monopoliseront pas la définition des droits des femmes. »
Le voile islamique, qui a été interdit dans les écoles et les administrations publiques sous le régime de l’ancien président Zine el-Abidine Ben Ali, est devenu le symbole de la forte divergence des points de vue entre femmes laïques et islamistes. L’interdiction du voile a été levée depuis la révolution de janvier qui a chassé l’ancien président du pouvoir. Depuis, les Tunisiennes laïques réclament des garanties du pouvoir sur le fait que son port ne deviendra pas obligatoire. Les islamistes, elles, demandent à l’inverse à pouvoir continuer à le porter à tout moment.
©Reuters

Consécration sur la Constituante et les programmes du nouveau gouvernement
 
TUNIS (Xinhua) - Les partis du mouvement Ennahdha, du Congrès pour la République (CPR) et du Forum démocratique pour le Travail et les Libertés (FDTL) ont entamé des concertations afin de concevoir des visions communes sur le règlement intérieur de la Constituante et les programmes du nouveau gouvernement, a annoncé mercredi M. Samir Ben Amor, membre du CPR.

Selon M. Ben Amor, ces concertations, qui se poursuivent durant 10 jours, ont été engagées ce mercredi par trois commissions formées par les trois partis précités.

Il sera question de l'organisation du travail au sein de la Constituante et le programme de la réforme politique et de la vie socioéconomique en Tunisie.

Ces trois commissions prendront en charge respectivement l'élaboration d'une vision commune sur le règlement intérieur de la Constituante, la fixation des domaines de la réforme politique et l'identification des mesures devant être prises par le nouveau gouvernement dès sa prise de fonction, a précisé M. Ben Amor.

La composition du nouveau gouvernement n'a pas encore été examinée par ces trois partis, sachant que ces trois commissions s'apprêtent à se réunir dans les jours à venir avec M. Foued Mebazaa, Président tunisien par intérim, en prévision de l'ouverture des travaux de la Constituante, prévue le 18 novembre 2011, selon M. Ben Amor.

Publié dans Tunisie

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