Bahreïn : 40 femmes arrêtées à l'occasion des législatives 26.09.11

Publié le par printempsdespeuples44

Plus de 40 femmes bahreïnies, dont 7 mineures, ont été arrêtées, maltraitées et battues par les forces de sécurité à Manama pour avoir protesté contre les élections législatives partielles samedi, a dénoncé lundi le principal groupe de l'opposition chiite, Al-Wefaq.
Dans un communiqué, le Wefaq précise que "plus de 40 femmes bahreïnies ont été sauvagement arrêtées (...) dans un centre commercial où elles ont été battues" et "humiliées" et que sept mineures âgées de 12 à 15 ans figuraient parmi elles. S'élèvant contre "ce traitement sauvage et inhumain", le Wefaq appelle à "la libération immédiate" de ces femmes qui ont revendiqué leur "droit à la liberté d'expression", et appelle les ONG internationales à intervenir pour "mettre fin à cette flagrante violation" de ce droit.

Les oulémas de la communauté chiite, majoritaire dans ce pays dirigé par une dynastie sunnite, ont participé lundi à un sit-in de protestation observé dans une banlieue chiite de Manama, selon le Wefaq.
Les femmes ont été arrêtées vendredi lors d'un rassemblement de protestataires qui voulaient marcher sur le site de la place de la Perle, épicentre de la contestation durant des manifestations réprimées à la mi-mars par les autorités, a précisé un dirigeant du Wefaq, Matar Matar. "Ces arrestations sont de nature à accentuer la crise politique" à Bahreïn, a ajouté à l'AFP M. Matar, assurant que "les troubles et les manifestations" se poursuivraient en l'absence d'un règlement de la crise.
Les participants à la marche entendaient contester le scrutin de samedi, boycotté par l'opposition et destiné à pourvoir les 18 sièges du Wefaq, qui avaient démissionné pour contester la répression des protestations de mi-février/mi-mars, animées par les chiites, majoritaires dans le pays.

   

Le deuxième tour des élections législatives partielles prévu le 1er octobre

Les autorités du Bahreïn ont annoncé la tenue du second tour des élections législatives le 1er octobre. Malgré un boycott du scrutin par l'opposition chiite, le taux de participation au premier tour était d'au moins 51 %. Un second tour va être organisé le 1er octobre dans neuf des 18 circonscriptions où se sont tenues les élections partielles boycottées par l'opposition chiite à Bahreïn, ont annoncé dimanche soir les autorités.

Ces élections visent à pourvoir les sièges de 18 députés du principal mouvement de l'opposition chiite, Al-Wefaq, qui avaient démissionné pour protester contre la répression à la mi-mars par la dynastie sunnite d'un mouvement de contestation en partie inspiré par le "Printemps arabe".

Quatre députés avaient été élus d'office, faute de concurrents, et cinq autres sièges ont été attribués à l'issue des élections partielles de samedi, a précisé un communiqué de l'Autorité des affaires de l'information.

Dans les neuf circonscriptions restantes, "aucun candidat n'a recueilli 50% des voix", rendant nécessaire un deuxième tour, selon le communiqué.

Le premier tour s'est tenu samedi dans un climat de vive tension: l'opposition chiite a appelé à boycotter le scrutin et des groupes de jeunes qui tentaient de manifester ont été dispersés par la police à coups de grenades lacrymogènes.

Selon le communiqué des autorités dimanche soir, les électeurs ont subi des tentatives "d'intimidations de la part de groupes tentant de persuader les Bahreïnis de boycotter le scrutin". Le texte fait état "d'actes de vandalisme" contre les bureaux de votes dans des villages chiites proches de Manama.

Le ministère bahreïni de la Justice a estimé samedi que le taux de participation au scrutin était d'au moins de 51%.

Le mouvement Al-Wefaq a contesté cette information: "Le taux de participation a atteint 13,4% selon le décompte des votants", a affirmé lors d'une conférence de presse dimanche le chef de la formation chiite, cheikh Ali Salmane.

Il a appelé à "une solution politique acceptée par le peuple par le biais d'un référendum" dans ce royaume dirigé par une dynastie sunnite, mais dont la majorité de la population est chiite.

 

 

le chef du syndicat enseignant condamné à dix ans de prison

Le chef du syndicat des enseignants de Bahreïn a été condamné lundi à dix ans de prison pour son implication dans les manifestations en faveur du renversement de la famille régnante en mars dernier, rapporte l'agence de presse officielle BNA. Mehdi Issa Mohamed Abou Dib a été jugé coupable de perturbation de la vie scolaire, de diffusion de fausses informations et de menace contre la sécurité nationale par ses incitations aux manifestations et aux rassemblements politiques.

Sept personnes ont par ailleurs été condamnées à quinze ans de prison pour avoir tranché la langue d'un muezzin asiatique. Les immigrés asiatiques à Bahreïn se plaignent régulièrement d'agressions de la part de la majorité chiite du pays, qui accuse le pouvoir sunnite de favoriser les naturalisations de sunnites d'Asie afin de rééquilibrer la balance démographique.

Quatre autres Bahreïnis ont reçu des peines de prison comprises entre un et trois ans pour avoir caché deux personnes recherchées. Un cinquième a été condamné à trois ans de prison pour ne pas avoir dénoncé le renversement de deux policiers.

Ces verdicts sont tombés au lendemain d'élections législatives partielles destinées à pourvoir les sièges laissés vacants par la principale formation de l'opposition chiite en raison de la répression du soulèvement de mars. Ce scrutin a été boycotté par la majorité chiite du pays.

 

 

 

 

Publié dans Bahreïn

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