Yémen: six tués dans la répression de manifestations à travers le pays 11.05.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

Des manifestants demandent le départ du président Ali Abdullah Saleh, le 10 mai 2011 à Sanaa 

Des manifestants demandent le départ du président Ali Abdullah Saleh, le 10 mai 2011 à Sanaa

Des militaires et des partisans du régime en civil ont ouvert le feu mercredi soir sur des milliers de manifestants marchant sur le siège de la présidence du gouvernement à Sanaa, faisant deux tués et 45 blessés.

"Le peuple veut marcher sur le palais du président", répétaient les manifestants, que les tirs ont visés alors qu'ils se trouvaient à 200 mètres du siège de la présidence du gouvernement, a affirmé à l'AFP l'un des organisateurs, Taoufik al-Himyari.

L'un des tués "a été atteint d'une balle à la poitrine", a déclaré à l'AFP une source médicale à l'hôpital de campagne installé près de la place du Changement, épicentre de la révolte contre le régime à Sanaa.

Un témoin a affirmé que "des tireurs embusqués participaient à l'attaque contre les manifestants".

La tension est très vive au Yémen, où la répression d'un mouvement de protestation réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, a fait au moins 163 morts depuis fin janvier.

Déjà en matinée, deux manifestants avaient été tués par balles à Taëz, à environ 250 km au sud de Sanaa, portant à sept le nombre de morts depuis dimanche dans la deuxième ville du pays, devenue un foyer de la révolte contre le président Saleh.

Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour déloger des manifestants qui observaient depuis dimanche soir un sit-in sur la principale avenue de Taëz. Des milliers d'habitants sont ensuite descendus dans les rues de la ville, marchant sur plusieurs bâtiments officiels dans la ville, selon des témoins.

Ils ont pris d'assaut le siège de la Compagnie yéménite du pétrole, qu'ils ont fermée à l'aide de cadenas, et ont apposé à l'entrée du bâtiment une pancarte proclamant "Fermé par décision du peuple", d'après ces témoins.

Le ministère de l'Intérieur a démenti qu'il y ait eu des morts à Taëz.

Les manifestations ont gagné la plupart des autres villes du pays, comme à Hodeida (ouest), sur la mer Rouge, où un manifestant a été tué par des tirs de la police, et à Dhamar (100 km au sud de Sanaa), où un autre contestataire a trouvé la mort.

En outre, des heurts ont opposé manifestants et forces gouvernementales dans plusieurs villes du Sud, où un appel à la grève générale a été lancé.

A Aden, principale ville du Sud, deux manifestants ont été blessés par balles lorsque des militaires ont ouvert le feu sur la foule, qui bloquait l'accès à certaines artères de la ville à l'aide de blocs en ciment, selon des témoins.

Les commerces ont baissé leurs rideaux dans la plupart des quartiers d'Aden, où des tirs ont résonné par intermittence jusqu'en milieu de journée, selon un correspondant de l'AFP.

La grève était bien suivie dans la province voisine de Lahej, selon des habitants.

A Ibb, également dans le Sud, des centaines de manifestants ont pris d'assaut le siège du gouvernorat et placardé sur la façade du bâtiment "Fermé par décision du peuple", selon des témoins.

Ces nouvelles violences interviennent alors que les dirigeants des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) réunis mardi soir à Ryad ont exhorté le président yéménite à signer leur plan de sortie de crise, qui prévoit sa démission au bout d'un mois en échange d'une immunité.

 

manifestation à Taëz, au sud de Sanaa, le 9 mai 2011. 

manifestation à Taëz, au sud de Sanaa, le 9 mai 2011.

Un manifestant yéménite a été tué par balle mercredi à Taëz, au sud de Sanaa, où des milliers d'habitants ont marché sur des bâtiments officiels pour protester contre la répression, selon des témoins.

 

Les forces de sécurité ont tiré à balles réelles pour déloger des manifestants qui observent depuis dimanche soir un sit-in sur la principale avenue de la ville, située à quelque 250 km au sud de Sanaa.

Un manifestant a été tué et cinq autres blessés par balles, selon l'hôpital de campagne installé par les protestataires qui campent sur une place de Taëz depuis février pour réclamer le départ de M. Saleh.

La mort du manifestant porte à six le nombre de contestataires tués depuis dimanche à Taëz, deuxième ville du pays, devenue un foyer de la contestation contre le président Ali Abdallah Saleh.

Des milliers d'habitants sont descendus dans les rues après la mort du manifestant, marchant sur plusieurs bâtiments officiels dans la ville, selon des témoins.

Ils ont notamment pris d'assaut le siège de la Compagnie yéménite du pétrole, qu'ils ont fermée à l'aide de cadenas, et ont apposé à l'entrée du bâtiment une pancarte proclamant "Fermé par décision du peuple", d'après ces témoins.

La répression du mouvement de protestation réclamant le départ de M. Saleh a fait au moins 159 morts depuis fin janvier, selon un bilan établi par l'AFP à partir de différentes sources.

Ces nouvelles violences interviennent alors que les dirigeants des monarchies du Conseil de coopération du Golfe (CCG) réunis mardi soir à Ryad ont exhorté le président yéménite à signer leur plan de sortie de crise.

Cet accord, accepté par l'opposition et le régime yéménite mais que le président Saleh refuse de signer, est "l'unique et le meilleur moyen de sortir de la crise et d'épargner au Yémen davantage d'insécurité et de divisions politiques", a déclaré le secrétaire général du CCG, Abdellatif Zayani.

Dimanche, l'opposition yéménite avait menacé de durcir sa position si M. Saleh n'acceptait pas rapidement de signer le plan destiné à mettre fin à la crise au Yémen.

Le plan prévoit la formation par l'opposition d'un gouvernement de réconciliation et la démission un mois plus tard de M. Saleh, au pouvoir depuis près de 33 ans, en échange de son immunité, puis une élection présidentielle dans les 60 jours.

 

 

 

 

 

 

 

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