Yémen: appels à des manifestations vendredi 02.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

le 02.06.11 |

Des milliers de combattants tribaux ont tenté de marcher jeudi sur Sanaa pour prendre part aux affrontements entre les partisans de leur chef et ceux du président contesté Ali Abdallah Saleh, qui a jeté de nouvelles forces dans cette bataille ayant fait 63 morts en deux jours.

Des milliers de combattants tribaux ont tenté de marcher jeudi sur Sanaa pour prendre part aux affrontements entre les partisans de leur chef et ceux du président contesté Ali Abdallah Saleh, qui a jeté de nouvelles forces dans cette bataille ayant fait 63 morts en deux jours.
Dans le même temps, des appels à manifester vendredi ont été lancés par les deux camps, en particulier à Sanaa et à Taëz, grande ville du sud-ouest où un sit-in permanent a été dispersé lundi par les forces de l'ordre au prix d'une cinquantaine de morts.
Selon des dignitaires tribaux, les milliers de combattants venus des hauts plateaux prêter main-forte au puissant chef des tribus Hached, cheikh Sadek al-Ahmar, rallié à la contestation, face aux forces gouvernementales ont finalement renoncé à entrer dans la capitale.
En route, ils se sont heurtés aux forces pro-Saleh à un barrage militaire à al-Azraqein, à 15 km au nord de Sanaa, selon ces dignitaires.
L'aviation a survolé à basse altitude ce rassemblement pour intimider les combattants armés, comme elle a franchi le mur du son au-dessus du village de cheikh al-Ahmar, Khamr, à 80 km au nord de Sanaa, selon des témoins.
Pour la troisième nuit consécutive, des affrontements violents ont fait rage entre les hommes de cheikh Ahmar et les forces du président dans le quartier d'Al-Hassaba, dans le nord de Sanaa.
M. Saleh a jeté dans la bataille ses "forces spéciales", bien entraînées et formées à la lutte antiterroriste, selon des témoins.
"Nous avons entendu les ambulances évacuer des blessés toute la nuit, et j'ai vu un panache de fumée s'élever au-dessus du siège du Congrès populaire général", le parti au pouvoir, a déclaré un habitant qui n'osait pas sortir.
D'après des sources hospitalières, seize personnes dont une fillette de sept ans ont été tuées avant l'aube, ce qui porte à 63 morts le bilan de deux jours de combats à Sanaa. La majorité des morts sont des combattants des deux bords.
"Les cadavres jonchent les rues d'Al-Hassaba, mais les ambulances ne peuvent pas arriver en raison de la violence des tirs", a affirmé un médecin qui a requis l'anonymat.
Mais peu d'échanges de tirs ont eu lieu jeudi à Sanaa, où l'exode des habitants s'est accentué dans cette ville privée d'eau, où l'électricité était rationnée et l'essence commençait à manquer.
"Si les combats se poursuivent, c'est la fin du Yémen", a affirmé Mohsen Sinan, un septuagénaire qui avait rassemblé les trente membres de sa famille, dont une vingtaine de petits-enfants, pour partir.
A Taëz, à 270 km au sud de la capitale, des heurts ont opposé pour la première fois des hommes armés, dont l'identité n'était pas connue, aux forces gouvernementales, selon des témoins.
La contestation populaire lancée en janvier contre M. Saleh, au pouvoir depuis 33 ans et qui refuse de démissionner malgré les pressions internationales, avait gardé un caractère pacifique jusqu'au 23 mai. Mais la révolte a alors connu un tournant avec des combats armés meurtriers à Sanaa.
A Zanjibar, dans le Sud, deux soldats ont été tués dans les combats avec des membres présumés d'Al-Qaïda et dix autres blessés, a indiqué une source à l'hôpital militaire Basahib d'Aden où les victimes ont été transportées.
Sur le plan politique, le gouvernement a vaguement évoqué la possibilité de faire aboutir la médiation du Golfe proposant à M. Saleh de quitter le pouvoir, ce qu'il refuse.
Ce plan, jamais accepté par les jeunes manifestants parce qu'il prévoyait une amnistie pour le président, a été suspendu par les pays du Golfe et déclaré mort par l'opposition, qui l'avait signé.

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