vendredi 15 avril 2011 en Syrie le combat continue
La libération de manifestants détenus n'a pas réussi à calmer la population syrienne, qui est descendue en masse dans les rues de plusieurs villes du pays pour dénoncer le régime de Bachar Al-Assad.
Des dizaines de milliers de manifestants, dont 2000 à 3000 sur la place al-Saraya dans le centre de Deraa, ont réclamé plus de libertés.
Dans le nord-est du pays à majorité kurde, à Qamishli, quelque 5000 personnes ont quitté la mosquée pour marcher à la mémoire de ceux qui sont morts depuis le début des manifestations le 15 mars dernier, a indiqué un militant des droits de l'homme, Hassan Berro.
« Le peuple veut la liberté », « Plutôt la mort que l'humiliation », « De Qamishli au Haurane, le peuple syrien ne se laissera pas humilier », ont été parmi les slogans scandés par les manifestants.
Des manifestations ont également eu lieu dans les villes de Homs, Raas al-Aïn, Amouda et Derbassiyé, Banias, Lattaquié et Jobar.
Les forces de l'ordre ont dispersé les manifestants à coups de gaz lacrymogènes à Jobar, alors qu'elles ont joué de la matraque à Homs. L'agence officielle Sana a indiqué qu'il y a eu dans toute la Syrie des « rassemblements limités et dans le calme » au cours desquels des slogans ont été scandés « en faveur de la Syrie, de la liberté et en hommage aux martyrs, sans que les forces de sécurité n'interviennent ».
Ces manifestations surviennent au lendemain de la formation d'un nouveau gouvernement qui doit mener à des réformes incluant la levée de la loi d'urgence, en vigueur depuis 1963. Le nouveau gouvernement doit également libéraliser la presse et instaurer le pluralisme politique. Cependant, les ministres de la Défense, des Affaires étrangères et du Pétrole sont tous demeurés détenteurs de leur portefeuille respectif.
Le régime accusé de torturer les manifestantsHuman Rights Watch accuse les services de sécurité syriens d'avoir torturé plusieurs manifestants arrêtés depuis le début de la contestation. Quant à Amnesty International, elle avance qu'au moins 200 personnes ont été tuées durant la répression, la plupart par les forces de sécurité ou par des policiers en civil. Le régime impute plutôt ces morts à des « bandes criminelles » qui auraient ouvert le feu sur des manifestants et les forces de l'ordre.
À Genève, des experts des droits de l'homme de l'ONU ont réclamé l'arrêt immédiat de la « répression brutale » contre des manifestants pacifiques. L'ONU s'inquiète de l'augmentation du nombre de victimes. Quant à la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton, elle a exhorté la Syrie à cesser la répression des manifestants opposés au régime. Elle invite Damas à répondre favorablement aux aspirations démocratiques du pays.
Radio-Canada.ca avec AFP
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