Tunisie: Résultats définitifs des élections de la Constituante 14.11.11

Publié le par printempsdespeuples44

TUNIS (Xinhua) - La lecture ce lundi des résultats définitifs des élections tunisiennes du 23 octobre 2011 dévoilent une dominance du Mouvement Ennahdha (Renaissance), détenteur de 41% des 217 sièges de l'Assemblée constituante, soit 89 sièges.

 

Selon l'ISIE, 4.308.888 tunisiens et tunisiennes ont voté lors des élections du 23 octobre dernier sur un total estimé à 8.289.924 électeurs, ce qui représente un taux de participation de 52%.

Les résultats définitifs révèlent que le Mouvement Ennahdha a remporté la majorité des sièges, soit 89 sièges, suivi du Congrès pour la République avec 29 sièges, la Pétition populaire avec 26 sièges, le Forum démocratique pour le Travail et les Libertés avec 20 sièges et le Parti démocratique progressiste avec 16 sièges.

Les 37 sièges restants ont été répartis sur 22 listes entre partis, indépendants et coalition.

Les 217 sièges de la Constituante ont été répartis, selon les chiffres définitifs de l'ISIE, sur 17 listes de partis, 9 listes indépendantes et une seule liste de coalition, celle du Pôle démocratique moderniste qui a remporté 5 sièges à l'Assemblée.

Les 27 listes gagnantes aux élections avaient rassemblé un total de 2.762.855 votes, soit 68.2% des votes valides. Quant aux listes candidates n'ayant pas obtenu des sièges à l'Assemblée, elles ont bénéficié en total de 1.290.293 votes, soit 31,8% des votes valides.

 

Ces chiffres reflètent le choix du peuple tunisien pariant sur ce Mouvement islamiste, qui a rassuré, quelques jours après le scrutin, toutes les catégories du peuple tunisien concernant leur avenir, tout en incitant les promoteurs étrangers à investir en Tunisie qui "sera un pays attractif pour davantage d'investissements dans les prochaines années".

Les Tunisiens ont manifesté, en choisissant le Mouvement Ennahdha, le Congrès pour la République (CPR avec 29 sièges) et le Forum démocratique (Ettakatol pour 20 sièges), une volonté claire de rompre avec l'ancien système, d'autant plus qu'ils ont relevé un défi majeur: établir une démocratie adaptée à la Tunisie.

Cela dit que le choix dominant en faveur du Mouvement Ennahdha a été balancé, voire même tempéré par deux autres choix, ceux en faveur du CPR et de l'Ettakatol qui se veulent garants d'un certains équilibre au sein de la décision majoritaire de la Constituante.

Ainsi, et selon les résultats définitifs des élections, la nouvelle carte politique de la Tunisie fait apparaître à la surface, pour la première fois dans l'histoire tunisienne, une réelle maturité politique de la part des votants, dans l'attente de voir cette maturité traduite dans une Constitution, prochainement rédigée par l'Assemblée constituante.

En tant que secteurs vitaux pour la prospérité de la Tunisie, le développement de vie du citoyen, la promotion des capacités humaines, l'économie nationale et l'employabilité seront les principaux champs de bataille pour l'Assemblée constituante dans la mesure où plusieurs "chantiers" sont déjà en attente de travaux à savoir: tourisme, industrie manufacturière, investissement, exportations et développement régional...

On comprend ainsi que la stratégie économique future en Tunisie serait libérale à contenu social, mais au carrefour du politique et de l'économie, un article dans la Constitution sur la question de la répartition des richesses semblerait être fondamental.

Pour ce qui est du tourisme, le discours du Mouvement Ennahdha semble être rassurant plus pour les Tunisiens qu'aux yeux des Occidentaux. Le programme du Mouvement accorde une attention particulière au secteur touristique tunisien, "compte tenu de son importance dans le drainage de devises pour le pays et de son importante employabilité".

Rassurer les investisseurs et les marchés est une chose, mais à l'heure où la crise mondiale et européenne montre les faiblesses du système actuel, il serait nécessaire d'aborder l'économie par une réflexion préliminaire de fond sur la mondialisation et ses effets.

Après la proclamation des résultats définitifs des élections, le destin de la prochaine administration tunisienne est entre les mains de l'Assemblée constituante qui devra à la fois rédiger une Constitution et former un gouvernement: une Constitution pour refléter la volonté du peuple et un gouvernement pour construire une nouvelle Tunisie démocrate, souveraine, prospère et ouverte sur son double environnement régional et international.

Publié dans Tunisie

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