Tunisie: Nessma TV s'excuse pour une séquence du film "Persepolis" 11.10.11

Publié le par printempsdespeuples44

Des salafistes manifestent devant le siège de la télévision Nessma, à Tunis, pour protester contre la diffusion d'une scène de "Persépolis", le 9 octobre 2011© AFP Fethi Belaid.

 

TUNIS (© 2011 AFP) - Nebil Karoui, le président de la chaîne privée tunisienne Nessma qui a diffusé le film franco-iranien "Persepolis", a présenté mardi ses "excuses" pour une séquence du film jugée blasphématoire et qui a suscité des manifestations et des violences dimanche à Tunis.

Je m'excuse. Je suis désolé pour tous les gens qui ont été dérangés par cette séquence, qui me heurte moi-même", a déclaré M. Karoui sur radio locale Monastir, en référence à une scène du film où Dieu est représenté, ce que proscrit l'islam.

"Je considère qu'avoir diffusé cette séquence est une faute", a-t-il dit. "Nous n'avons jamais eu l'intention de porter atteinte aux valeurs du sacré", a-t-il ajouté.

Vous excusez-vous auprès des Tunisiens ? lui a demandé le journaliste de la radio. "Absolument", a répondu M. Karoui.

Le président de Nessma a cependant ajouté qu'il n'aurait "jamais imaginé que cela entraînerait un tel tollé".

"Ce film a déjà été projeté intégralement dans plusieurs salles en Tunisie et n'a pas entraîné toute cette agitation", a-t-il relevé.

Après la diffusion vendredi soir en dialecte tunisien du film d'animation de Marjane Satrapi, qui raconte le régime de Khomeiny à travers les yeux d'une fillette, Nessma TV a été l'objet d'une tentative d'attaque dimanche.

Quelque 200 salafistes ont été dispersés avant d'avoir atteint les locaux de la chaîne à Tunis. Le film a toutefois provoqué l'indignation au-delà des cercles extrémistes et relancé le débat sensible sur l'identité arabo-musulmane de la Tunisie.

 

Tunisie: Grande mobilisation associative pour la liberté d'expression 

 

A la veille des élections tunisiennes tant attendues, la liberté d'expression devient un souci majeur pour les groupes de défense de ce droit fondamental qui demandent au gouvernement de s'engager fermement sur la voie de la réforme.


Tunisie: Grande mobilisation associative pour la liberté d'expression
Dans ce sens, le Groupe d'observation de la Tunisie organisé par l'Échange international de la liberté d'expression (TMG de l'IFEX), une coalition de 21 groupes de défense de la libre expression, demande au gouvernement par intérim à autoriser sans délai les 12 services de radio et les cinq de télévision recommandés, les 29 juin et 7 septembre respectivement, par l'Instance nationale pour la réforme de l'information et de la communication (INRIC).

Ces recommandations font suite à l'évaluation du paysage médiatique par les médias tunisiens et les acteurs de la société civile invités par le TMG de l'IFEX lors d'un atelier de stratégie de deux jours qui s'est tenu à Tunis les 27 et 28 septembre; l'objectif étant de guider la réforme du secteur des médias, de créer le cadre juridique et institutionnel de la liberté d’expression, de promouvoir le développement des secteurs de la radiodiffusion et de la presse écrite, et de protéger l'Internet contre la résurgence de la censure.

Les recommandations ciblent essentiellement la promotion de garanties constitutionnelles et juridiques solides pour protéger le droit à la liberté d'expression et à l’accès à l’information; l'instauration d'un organisme de réglementation pour promouvoir l'indépendance, l'adoption de mesures positives de soutien au développement et au rayonnement de la presse écrite indépendante, des médias audiovisuels et des médias en ligne indépendants; la promotion d'une culture numérique et l'habilitation et la protection des journalistes.

Il s'agit donc d'une mobilisation générale en Tunisie en faveur d'une liberté d'expression pour les médias, une liberté d'expression qui peinait à se faire valoir pendant l'ère Ben Ali.

 

Tunisie: Plus de 100 sociétés du clan Ben Ali confisquées

 

"Outre les 200 titres fonciers, la Commission de confiscation a saisi jusqu'à maintenant 100 voitures luxueuses appartenant à Ben Ali, sa familles et ses consorts en attendant la saisi d'autres véhicules, dont l'emplacement reste encore non identifié", a confirmé mardi Mohamed Adel Ben Ismaïl, président de la Commission de confiscation.

Représentant le ministère tunisien des Domaines de l'Etat et des Affaires foncières, M.Ben Ismaïl a souligné, lors d'un point de presse, que parmi les sociétés phares confisquées figure le Groupement CARTHAGO revenant à Belhassen Trabelsi, beau-frère de l'ex-président déchu Ben Ali.

D'après le président de la Commission de confiscation, 18 yachts détenus par des membres de la famille de Ben Ali ont été également saisis notamment du côté des ports de Sidi Bou Saïd ( Nord-Est de Tunis), ainsi que ceux de Sousse et de Monastir ( Centre de Tunisie).

La Commission a par ailleurs saisi 23 navires de pêches toujours appartenant à l'ancienne famille présidentielle tunisienne, outre un avion saisi par les autorités helvétiques et appartenant au gendre de Ben Ali.

"Les procédures administratives et juridiques sont en cours entre la Tunisie et la Suisse, afin de récupérer l'appareil qui stationne encore dans l'un des aéroports suisses", a ajouté le président de la Commission tunisienne de confiscation.

Selon l'analyse de M. Ben Ismaïl, les entreprises appartenant à l'ex-président tunisien Ben Ali et sa famille ont posé pas mal de problèmes, dont celui lié à la pérennité de certaines d'entre- elles et la nécessité de maintenir les emplois.

Pour d'autres entreprises, face à des problèmes de liquidités, elles n'arrivent plus à satisfaire ni le versement des salaires de leurs employés, ni la continuité de leur activité.

 

Publié dans Tunisie

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