Tunisie : brèves de Ben Guerdane, Kasserine et Tunis 12.07.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

Medenine: Des jeunes bloquent la route à Ben Guerdane revendiquant des emplois

Des jeunes chômeurs de la délégation de Ben Guerdane ont observé, lundi, un sit-in bloquant le passage sur la route nationale n1 en direction de Médenine. Cette action intervient après un mois de revendications pour des emplois et un développement équitable, sans obtenir de réponses.

Les manifestants ont indiqué  qu’ils n’étaient pas adeptes de la violence ni du sabotage, mais qu’ils refusaient la marginalisation de la délégation de Ben Guerdane « dépourvue jusqu’à présent de projets de développement ».

Les manifestants ont appelé à une grève générale pour vendredi 15 juillet 2011.

Avant le déclenchement de la crise, en Libye, en février dernier, la majorité de la population estimée à 100 mille habitants vivait du commerce avec ce pays limitrophe.

Source : TAP

 

Kasserine : la population appelle le Gouverneur à dégager

 

les habitants de Kasserine se sont regroupés autour du gouvernorat en demandant le départ du Gouverneur aux cris de « Dégage ». La raison de leur colère provient du fait que, depuis les évènements de janvier 2011, rien n’a changé pour la population, qu’un emploi n’a été créé et qu’aucune entreprise ne s’est implantée.

Le Gouverneur, qui habite juste derrière le gouvernorat, est actuellement protégé par l’armée. Il est, lui-même, issu des rangs de l’armée.

Les manifestants ont indiqué que d’autres habitants de la région se dirigent actuellement vers Kasserine pour les rejoindre afin d’obtenir satisfaction.  

Les agresseurs d'AficArt libérés

Le procès des agresseurs islamistes impliqués dans l'affaire du cinéma  l’Afric’Art s’est ouvert lundi 11 juillet , au Tribunal de première instance de Tunis.  
Le juge examinant l’affaire a reporté le procès pour le 27 octobre prochain. En attendant, il a décidé de libérer les cinq détenus impliqués dans cette affaire.
Par ailleurs, dans l’affaire de l’agression des avocats par des individus salafistes, venus soutenir leurs amis détenus dans l’affaire Afric’Art, on apprend que le même juge a décidé de reporter le procès pour le 19 juillet. En attendant, il a libéré onze des seize détenus impliqués dans cette deuxième affaire.
On rappelle que ces individus ont agressé physiquement des avocats, le 28 juin, qui ont tenté de discuter avec eux après leur tentative de pénétrer le Palais de justice de Tunis et de libérer leurs amis détenus.
  

Une enquête judiciaire à l’encontre de Nadia El Fani

Le procureur de la république auprès du tribunal de première instance de Tunis a décidé aujourd’hui d’ouvrir une enquête judiciaire à l’encontre de la réalisatrice Nadia El Fani.

L’enquête concernera son film ‘‘Ni Allah ni maître’’ qui a suscité une polémique en Tunisie et une levée de bouclier dans les rangs des mouvements religieux. Elle fait suite à la plainte déposée par Me Monaem Turki, celui-là même qui fut à l’origine de la plainte portée contre l’Agence tunisienne d’internet (Ati) pour la fermeture des sites à caractère pornographique sur le web tunisien.

Le plaignant lit beaucoup les journaux

Dans une interview à la chaîne Hannibal TV, l’avocat avait affirmé sans craindre le ridicule qu’il n’avait pas vu le film en question, mais qu’il a pu constater, à travers les articles de presse (sic !), qu'il porte atteinte aux valeurs musulmanes et s’attaque à la religion musulmane. Me Monaem voudrait que la justice ordonne l’arrêt de la projection du film.

Contactée par Kapitalis, la réalisatrice, qui séjourne actuellement à l’étranger pour des soins de santé, a affirmé être au courant de la plainte mais pas encore informée de la décision du procureur de la république. «L’affaire ayant pris une portée politique, un comité d’avocats est en train de se constituer pour assurer ma défense», a-t-elle dit.

Les gens qui condamnent le film ne l’ont pas vu

Nadia El Fani s’est dit aussi indignée par la position du ministère de la culture qui s’est empressé, dans un communiqué rendu public vendredi, de préciser  que le film ‘‘Ni Allah, ni maître’’ «n’a bénéficié d’aucune subvention financière ni avant, ni après la révolution tunisienne» démentant ainsi des informations, à ce propos, circulant dans les médias, et ne prenant même pas le soin de défendre la liberté d’expression artistique. C’est le moins que l’on aurait pu attendre d’un département en charge de la culture.

Sur le fond, Mme El Fani a précisé à Kapitalis: «Les gens qui condamnent mon film n’ont pas pris la peine de le voir. Ils le font par ouie dire. Qu’ils viennent le voir d’abord et nous le discuteront. A aucun moment je n’ai offensé l’islam ou les musulmans.»

Zohra Abid



Publié dans Tunisie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article