Syrie : L'opposition syrienne crée un conseil militaire 16.11.11

Publié le par printempsdespeuples44

L'"Armée syrienne libre", force d’opposition armée fondée par le colonel déserteur, Riad el-Assad, a annoncé mercredi la création d'un conseil militaire provisoire pour faire tomber le régime du président Bachar el-Assad.
L'ASL annonce dans un communiqué "la création par l'Armée syrienne libre d'un conseil militaire provisoire pour répondre aux nécessités de la phase actuelle et de la révolution syrienne". Le conseil est dirigé par le Assad, qui s'est réfugié en Turquie et qui avait annoncé en juillet la création de l'ASL, ajoute le texte. Le conseil comprend en outre quatre colonels, trois lieutenants-colonels et un commandant.

Il aura pour mission de veiller à la mise en œuvre des "objectifs de l'Armée, soit faire chuter le régime actuel, protéger les biens publics et privés et empêcher l'anarchie dès la chute du régime ainsi que tout acte de vengeance", selon le communiqué.

 

Chargé des opérations militaires et du maintien de la sécurité, ce conseil militaire œuvrera également à équiper, organiser, armer et entraîner l'ASL et prendra ses décisions à la majorité des deux tiers.
Le conseil, selon le communiqué, envisage d'instaurer une cour militaire pour la révolution qui aura pour tâche de juger les membres du régime impliqués dans des meurtres et des agressions contre la population ou des sabotages de biens publics ou privés notamment.

 

Peu avant cette annonce, l'ASL a mené une attaque contre un centre des services secrets syriens, près de Damas, une première en huit mois de contestation contre le régime.
"L'Armée libre a frappé avec des roquettes et des grenades RPG le quartier général des services de renseignements aériens situé à l'entrée de Damas", ont expliqué dans un communiqué les Comités locaux de coordination (LCC), une organisation de l'opposition qui coordonne les manifestations sur le terrain contre le régime syrien. Les militants, qui ont joint au texte un plan de l'attaque, ont indiqué que les prisonniers détenus par les services secrets "allaient bien", mais que leur opération n'avait pas permis leur libération.


"Des explosions ont secoué Zamalke, Hamouriya, Douma, Harasta (des localités près de Damas) et nous avons des informations confirmées qu'un centre des services de renseignements à Harasta a été frappé", a rapporté de son côté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), basé en Grande-Bretagne.
Aucune information sur d'éventuelles victimes, tant du côté des services secrets que des déserteurs, n'était disponible dans l'immédiat.

 

Les défections et les affrontements entre soldats de l’armée régulière et déserteurs se sont multipliés ces dernières semaines dans le pays, où la répression de la contestation a fait plus de 3.500 morts, selon l'ONU.
Lundi, 34 soldats et 12 soldats insoumis ont ainsi péri dans la province de Deraa (sud) lors d'affrontements armés, selon l'OSDH.


Par ailleurs, les forces de sécurité syriennes ont tué, mercredi, quatre personnes -trois soldats rebelles et un civil- dans la localité de Keferzita dans la province de Hama (centre), selon l'OSDH. Dans la capitale, "trois explosions ont secoué le quartier de Barzeh", suivies de "tirs nourris", qui se poursuivaient dans la matinée, selon la même source.


L'attaque contre le centre des services secrets est survenue à quelques heures d'une réunion, à Rabat, de la Ligue arabe pour entériner la décision de suspendre Damas des travaux de l'organisation. Cette décision a été approuvée le 12 novembre par 18 des 22 membres de la Ligue, qui a également menacé de sanctions le régime de Assad faute d'avoir appliqué un plan arabe prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes.


La Turquie et la Ligue arabe se sont déclarées "contre toute intervention étrangère en Syrie", dans un communiqué conjoint, à l'issue du Forum de coopération turco-arabe tenu à Rabat. Ils ont également appelé à l'adoption de "mesures urgentes pour protéger les civils" de la répression du régime syrien de Bachar al-Assad.

"Le Forum affirme qu'il est nécessaire d'arrêter l'effusion de sang, et d'épargner les citoyens syriens de nouveaux actes de violence et de tueries, ce qui demande que des mesures urgentes soient prises pour assurer la protection des civils", assure le communiqué. "Les ministres ont également insisté sur l'importance de la stabilité et l'unité de la Syrie, et la nécessité de trouver un règlement à la crise, sans aucune intervention étrangère", poursuit le communiqué.

 

S'exprimant lors d'une conférence de presse, à l'issue de ce forum, le ministre turc des affaires étrangères a pour sa part réaffirmé qu'il "fallait arrêter l'effusion de sang en Syrie". "Le régime syrien va payer très cher ce qu'il a fait", avait-il dit plus tôt. "Nous condamnons toutes les pressions que subit le peuple syrien, et nous condamnons les attaques contre les représentations diplomatiques" qui ont eu lieu en riposte à la décision de la Ligue arabe d'imposer des sanctions contre le régime de Damas.

 

La Ligue arabe a donné mercredi à la Syrie un nouveau délai de 3 jours pour stopper la répression, faute de quoi des "sanctions économiques" seront adoptées contre le régime de Damas, a déclaré le Premier ministre et chef de la diplomatie du Qatar Hamad ben Jassem, à l'issue de la réunion de l'organisation panarabe à Rabat.

Soulignant que la patience des Arabes était à bout, le ministre a déclaré: "Je ne veux pas parler de dernière chance pour qu'il (le régime syrien) ne pense pas qu'il s'agit d'un ultimatum, mais nous sommes presque au bout du chemin".

 

"Il faut tout faire pour arrêter l'effusion de sang qui se poursuit en Syrie", a déclaré mercredi le secrétaire général de Ligue arabe, Nabil Al-Arabi, avant la réunion de crise à Rabat. M. Arabi a également indiqué devant la presse qu'il espérait beaucoup "la réussite des efforts" arabes pour envoyer en Syrie des observateurs pour s'assurer de la protection des populations civiles.

 

Le 12 novembre, 18 des 22 membres de la Ligue ont approuvé la décision de suspendre Damas des travaux de l'organisation. Cette décision est intervenue alors que le régime Assad refuse d’appliquer le plan arabe prévoyant la fin des violences, la libération des manifestants et le retrait des forces armées des villes. La réunion de mercredi s’est tenue en l’absence de la Syrie.

 

Mardi, dans un apparent geste de bonne volonté à la veille de la réunion de la Ligue, "1.180 détenus, impliqués dans les événements en Syrie et qui n'ont pas de sang sur les mains, ont été libérés" par le régime, a annoncé la télévision publique.

 

Publié dans Syrie

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