Les réformes patinent en Tunisie, la rue renoue avec la protestation 09.05.11

Publié le par printempsdespeuples44

Par Amnay idir le 09.05.11

 

La chute de Zine El Abidine Ben Ali n’a pas encore mis fin au régime policier. Hier, la capitale, Tunis, a de nouveau vécu au rythme des confrontations entre manifestants anti-gouvernementaux et policiers, rapporte l’AFP. Ainsi, au centre de Tunis, la police a fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui s’étaient réunis pour la quatrième journée consécutive.
 

Les protestataires réclament plus de réformes, alors que le régime du président Zine El Abidine Ben Ali est tombé le 14 janvier dernier. Entre autres réformes revendiquées, le départ du gouvernement. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes, dispersant les manifestants qui ont bravé le couvre-feu décrété samedi soir. Mesure que les autorités justifient par le fait que des pillages et des violences s’étaient produits dans la capitale et ses environs ces derniers jours.


Cependant, cela n’a pas empêché des scènes de violence au centre de Tunis et dans la banlieue, à l’exemple de la cité d’Etthadamen.     
Depuis jeudi dernier, le gouvernement de transition est confronté à des manifestations à Tunis. Une source proche des autorités tunisiennes accuse «des milices du parti du président déchu Ben Ali, le Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD)» dissous le 9 mars, lesquelles «payent des jeunes pour semer le trouble dans le pays». En conséquence, les autorités tunisiennes ont appelé ce même jour la population à respecter le couvre-feu instauré à Tunis et sa banlieue, avertissant que tout violateur pourrait «s’exposer au danger», a rapporté l’agence tunisienne TAP citée par l’AFP.

Dans un communiqué conjoint cité par la TAP, le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Défense nationale appellent tous les citoyens à respecter cette décision, soulignant que «tout contrevenant pourrait s’exposer au danger et faire l’objet de poursuites judiciaires». Les autorités misent «sur la conscience du citoyen en cette conjoncture exceptionnelle que vit le pays, les deux ministères invitent, également, l’ensemble des citoyens à faire preuve d’un sens civique et de responsabilité aigus afin de contribuer à l’accalmie de la situation et au retour à la normale». Selon l’APS, citant à son tour la même agence, le ministère de l’Intérieur a relevé que ces troubles événements ont été provoqués par les «accusations» de l’ancien ministre Farhat El Rajhi. «Ce sont des accusations propagandistes et des mensonges fondés sur des interprétations personnelles qui ont provoqué une pression sur la rue tunisienne et qui visent à semer la discorde entre Tunisiens et à porter atteinte aux institutions de l’Etat.»

En effet, jeudi dernier, l’ex-ministre de l’Intérieur, Farhat El Rajhi, a accusé l’armée tunisienne «de préparer un coup d’Etat militaire» en cas de réussite des islamistes aux prochaines élections de juillet.
Suite à ces déclarations, l’ancien ministre de l’Intérieur a été limogé par le président de la République par intérim hier de la direction du Haut comité des droits de l’homme. «Le président de la République par intérim a décidé de mettre fin aux fonctions de Farhat Rajhi à la tête du Haut comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales (HCDHLF)», a annoncé l’agence TAP. Dans un communiqué, le ministère de la Défense a dénoncé vendredi les propos de Farhat Rajhi qui représentent, selon le ministère, «un grand danger pour la révolution du peuple tunisien et pour la sécurité du pays actuelle et future».

Amnay idir

Publié dans Tunisie

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