Les Marocains de l'étranger protestent contre la limitation au vote par procuration 08.11.11

Publié le par printempsdespeuples44

RABAT (Xinhua) - Le code électoral marocain autorise les Marocains résidant à l'étranger (MRE) à voter par procuration à partir des élections législatives anticipées prévues le 25 novembre de cette année, date du prochain scrutin pour l' élection des membres de la Chambre des représentants (1ère chambre) .

L'article 72 de la nouvelle constitution marocaine votée le 1er juillet dernier ne prévoit pas de bureaux de vote à l'étranger pour les MRE.

En vertu de cet article, ils ne peuvent voter que par procuration. D'autre part, le texte autorise les Marocains résidant à l'étranger de s'inscrire dans la commune ou la circonscription de leur naissance ou où ils disposent de biens ou d'une activité professionnelle ou commerciale, tout en veillant à simplifier cette opération en stipulant le dépôt direct de l'inscription auprès de la commission administrative compétente ou au niveau des ambassades ou consulats de leur lieu de résidence.

Cette mesure introduite par l'article 69 du code électoral, permet aux MRE inscrits sur les listes électorales de voter par procuration depuis leur pays d'accueil.

Les Marocains résidant à l'étranger devront pour cela désigner un délégataire qui procédera au vote à leur place. Chaque délégataire n'a le droit de voter que pour un seul électeur MRE, précise le texte.

Conformément à cet article, les MRE sont tenus de remplir des formulaires disponibles aux consulats et aux ambassades du Maroc dans le monde, afin de pouvoir voter par procuration le 25 novembre. Cette mesure ne semble pourtant pas satisfaire pleinement les MRE.

La presse marocaine rapporte que le collectif des Marocains du Monde vient d'appeler à manifester le 13 novembre sur l'Esplanade des droits de l'Homme à Paris, Place du Trocadero, et devant toutes les représentations diplomatiques en Europe.

Le Collectif des Marocaines d'Europe a exprimé son rejet de la proposition de vote par procuration étant donné que l'opération de vote est une affaire individuelle, secrète et souveraine.

Un communiqué du collectif dénonce la limitation au vote par procuration comme une "atteinte au principe du droit personnel de vote consacré par l'article 30 de la loi fondamentale".

Selon Azzedine Bouzidi, de la Coordination Europe de l'Union de l'initiative syndicale libre, membre du Collectif des Marocains du monde, cité par la presse marocaine, cette loi "viole également la nature secrète du vote". Une demande d'annulation de l'article 72 a été adressée au Conseil Constitutionnel par le collectif.

Elle a peu de chances d'aboutir, du fait notamment que le déploiement de bureaux de vote dans les pays d'accueil se fait parallèlement à l'ouverture de nouvelles listes électorales, alors que le scrutin est très proche.

Pour sa part, le Collectif des Associations Démocratiques Marocaines en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas avait appelé les partis politiques à intégrer des MRE dans leurs listes nationales, lors des prochaines élections législatives aux côtés des femmes et des jeunes.

Le Collectif des Associations Démocratiques Marocaines en Europe pour une Citoyenneté Effective Ici et Là-bas regroupe plusieurs associations et personnalités établies au Maroc et à l'étranger, et le Secrétariat du Centre Euro-méditerranéen de migration et de développement.

Ils sont 5 millions de Marocains à vivre à l'étranger et à occuper des postes politiques, économiques et scientifiques prestigieux dans les pays d'immigration. Leur apport économique est de plus en plus important.

Leur contribution au développement du Maroc est aussi grande, puisque leurs transferts se sont élevés à 54,10 milliards de dirhams (MMDH) en 2010, contre 50,21 MMDH une année auparavant, s'inscrivant en hausse de 7,8%, selon les données fournies par le ministère marocain chargé des MRE.

 

Elections législatives au Maroc: la campagne électorale débutera samedi 12 novembre

RABAT (Xinhua) - Au Maroc, les élections législatives du 25 novembre prochain se veulent différentes des votes précédents que le royaume a connus depuis son indépendance le 18 novembre 1955.

Différentes en termes de transparence et de logistique déployées. Il s'agit des premières élections organisées depuis l'adoption de la nouvelle constitution par référendum populaire le 1er juillet dernier.

Ainsi, l'Etat marocain a augmenté de 10% le financement de la campagne électorale, soit 220 millions DH. Cette somme était de 200 millions DH en 2007 et 150 millions DH en 2002. Alors que la loi plafonnait, en 2007, le financement d'une campagne électorale à 250.000 DH, pour celle-là, le plafond passe à 350.000 DH.

La contribution de l'Etat sera versée en deux tranches égales. Le montant de la première tranche sera versé sur la base des voix que chaque formation politique avait obtenues sur le plan national au titre des circonscriptions électorales locales et de la circonscription électorale nationale.

Quant à la seconde tranche, son montant sera versé sur la base du nombre des sièges que chaque parti aura obtenus au même titre. Autrement dit, chaque parti politique qui participe au scrutin ne pourra bénéficier que d'une avance forfaitaire qui ne dépasse pas les 500.000 dirhams, en plus d'un montant calculé sur la base de la somme d'argent obtenue par chaque parti au cours des dernières législatives.

Chaque formation politique aura droit au titre de la deuxième tranche à une somme calculée sur la base des sièges qu'elle aura obtenus, en sus d'une somme qui équivaut à quatre fois le nombre de sièges obtenus par des candidats de sexe féminin élus dans les circonscriptions électorales locales.

Pour ce qui est des dépenses engagées par les candidats à l'occasion des campagnes électorales pour l'élection des membres de la Chambre des représentants frais de campagne électorale, le projet interdit au candidat de dépasser le seuil autorisé par la loi.

A la fin de la campagne électorale, le député doit déposer un inventaire de ses dépenses à la Cour des comptes. Le décret fixe le plafond du financement des campagnes électorales à 350.000 DH pour chaque candidat et candidate, au lieu de 250.000 qui avait été fixé par le décret du 22 octobre 1997.

A noter que la campagne électorale débutera à la première heure de la journée du samedi 12 novembre et se poursuivra jusqu'au jeudi 24 novembre à minuit. C'est l'autorité administrative locale qui procède à l'apposition des affiches électorales dès le 18e jour qui précède celui du scrutin. Tout affichage relatif à l'élection en dehors des emplacements réservés à cette fin est interdit.

S'agissant de l'utilisation des médias audiovisuels publics lors des campagnes électorales, tous les partis politiques participant aux élections générales communales, régionales et législatives peuvent recourir aux médias audiovisuels publics.

Un décret adopté récemment par le gouvernement marocain a fixé la répartition du temps d'antenne durant les campagnes électorales et les modalités et conditions pour bénéficier de ces plages horaires, aussi bien pour les interventions, les déclarations, les éditions spéciales que pour la couverture des meetings des partis politiques.

Quelques 13,6 millions de personnes sont inscrites pour participer aux prochaines élections législatives. Ces élections devraient, selon différentes études, se jouer entre quatre partis: le Parti authenticité et modernité (PAM), le Rassemblement National des Indépendants (RNI), le Parti de l'Istiqlal (PI) et le Parti Justice et Développement (PJD).

Lors des dernières élections en 2007, 15 millions de Marocains étaient inscrits sur les listes électorales mais seuls 41% étaient allés voter. L'Istiqlal avait remporté le vote avec 37% sièges alors que le PJD était arrivé deuxième en nombre de voix.

Publié dans Maroc

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