Grèce : Le gouvernement en pleine tempête 17.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

La mobilisation des Indignés gagne du terrain en Grèce. Alors que des dizaines de milliers de Grecs manifestent devant le Parlement, à Athènes, contre des mesures ultra-austères, le gouvernement, lui, joue la carte du remaniement gouvernemental pour tenter d’adoucir le climat social.

Cela fait vingt-quatre jours que les Indignés grecs ne décolèrent pas. Et ils le font savoir en campant à la désormais célèbre place Syntagma, devant le Parlement. Mercredi, la situation s’est clairement envenimée. De violents affrontements ont opposé un groupe de jeunes à des policiers, en marge d’une manifestation contre un nouveau plan de rigueur. En effet, le gouvernement grec devrait prochainement mettre en place de nouvelles mesures d’austérité, en contrepartie des prêts internationaux qui ont permis à la Grèce, endettée, d’éviter la faillite. Des forces antiémeute ont été déployées en nombre pour repousser les manifestants. Equipés de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes, les policiers se sont heurtés à des dizaines de jeunes armés de pierres et de bâtons, des escarmouches explosives qui auraient fait une douzaine de blessés. La manifestation s’est toutefois organisée de manière pacifique, à l’image du mouvement des Indignés. Selon la police, les manifestants étaient ce mercredi au nombre de 20 000, mais 40 000, d’après les médias grecs.


Vote de confiance

 

Alors que dehors la grogne sociale ne faiblit pas, le Premier ministre grec, Georges Papandréou, s’affaire à améliorer le climat politique et économique. D’après la télévision publique Net, il aurait déclaré au chef de l’opposition de droite, Antonis Samaras :«Si je suis le problème, je ne vais pas rester bloqué sur mon fauteuil. Je peux débattre de tout.»  Confronté à la colère de l'opinion, le Premier ministre grec Papandréou a nommé ce vendredi 17 juin 2011 un nouveau ministre des Finances, Evangelos Venizelos, qui remplace Georges Papaconstantinou. Ce dernier, à qui les Grecs reprochent de leur avoir imposé l'austérité à marche forcée, hérite du portefeuille de l'Environnement. Stavros Lambronidis, eurodéputé socialiste, devient chef de la diplomatie.


Papandréou sous pression

 

Par ailleurs, aucun projet d’élections anticipées n’a été envisagé, ce que critique fortement l’opposition. Le quotidien de droite, Elefthéros Typos, affirme que «la seule solution reste les élections (anticipées).»Aux pressions populaires et intra-gouvernementales s’ajoute la pression des créanciers de la Grèce, particulièrement celle de l’Union européenne et du Fonds monétaire international. Pour faire face aux prêts que son pays a dû contracter, M. Papandréaou souhaite faire voter, d’ici fin juin, un projet de loi budgétaire de moyen terme. Ce projet, qui renforcerait encore plus l’austérité, permettrait d’obtenir le déblocage d’une nouvelle aide financière. Mais le Premier ministre n’est pas au bout de ses peines : même son propre groupe parlementaire, le Pasok, est en proie à une «révolte» interne. Et ce n’est pas l’échec de la tentative de constitution d’un gouvernement d’union nationale qui lui attirera les grâces de la population, déjà profondément excédée par la situation. A noter, cependant, cette petite lueur d’espoir en provenance de Pékin : la Chine s’est dite prête, hier, à devenir un investisseur à long terme sur le marché de la dette européenne.     

Yasmine Sbaïa

Publié dans Europe

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