En prévision des prochaines élections, naissance d’un pôle démocratique en Tunisie 01.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

 Un pôle «démocrate moderniste», regroupant neuf partis tunisiens et des indépendants, a été créé en vue des prochaines échéances électorales, a annoncé hier l’un de ses membres, Riadh Ben Fadhel.

 

«Nous annonçons la création d’un pôle moderniste démocrate regroupant les partis et les militants qui affirment que la Tunisie est un Etat libre, indépendant et souverain, que sa religion est l’Islam, sa langue l’arabe et son régime la république», ont précisé les initiateurs du regroupement dans un communiqué.
Le mouvement Ettajdid (Renouveau), le Front populaire unioniste et le Parti socialiste de gauche ont notamment adhéré à ce pôle qui veut aussi «construire un Etat libre, moderne et démocrate», a précisé M. Fadhel, un politicien indépendant, lors d’une conférence de presse. Selon lui, d’autres partis pourraient rejoindre le pôle, assurant que «la porte est ouverte à toutes les forces politiques sauf celles qui appartenaient au régime déchu de Ben Ali».


Le «pole démocrate moderniste» compte s’inscrire en tant que tel sur des listes électorales unifiées et respectera la parité homme/femmes, ces dernières étant notamment en position d’éligibilité. L’un des objectifs du regroupement est de faire face à certaines forces politiques, notamment les «forces islamiques» ou les «anciennes forces qui vont tenter d’imposer leur présence et leur choix», a affirmé Mustapha Ben Hmed, un autre indépendant.


Après un demi-siècle de quasi parti unique sous Habib Bourguiba et Ben Ali et la dissolution de l’omnipotent Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD), la Tunisie est passée brutalement d’un système de parti-Etat au pluralisme, avec 81 partis politiques autorisés, dont 6 sont le produit de scissions du RCD de Ben Ali.
Le pays doit prochainement élire une Assemblée constituante. Initialement prévu le 24 juillet, le scrutin pourrait être reporté au mois d’octobre. 

 

 

L'élection de la Constituante tunisienne ne cesse de susciter des tensions. Lundi, la commission électorale a proposé de fixer une nouvelle date, entre celles du 24 juillet et du 16 octobre qui font polémique. La presse parle du 4 septembre prochain.

Alors que, le 26 mai dernier, la Commission électorale tunisienne avait fixé les prochaines élections de l'Assemblée constituante au 16 octobre après une sérieuse période de flou, une nouvelle annonce vient bouleverser le calendrier du scrutin.  Le président de la commission, Kamel Jendoubi, n'a pas exclu lundi de fixer « une nouvelle date » pour ces futures élections, dans un entretien publié mardi. « Toujours faut-il que [cette nouvelle échéance, NDLR] le soit dans le cadre de la loi et qu'elle tienne compte de tous les paramètres juridiques, techniques et logistiques », a-t-il déclaré au quotidien tunisien La Presse.

Gouvernement, commission et partis politiques

Les médias tunisiens évoquaient ces derniers jours le scénario d'une élection le 4 septembre, qui ferait figure de compromis entre la date initialement prévue du 24 juillet, défendue jusqu'à récemment par le gouvernement de transition et celle du 16 octobre, privilégiée par la commission électorale. « Il est évident que ce report (au 16 octobre) ne (convenait) pas à certains partis » politiques, a admit Kamel Jendoubi, dans son entretien. Il visait notamment les islamistes du parti Ennahdha qui ont dénoncé un éventuel report. La controverse autour de la date des premières élections libres en Tunisie, dont le coût est « estimé entre 35 et 40 millions de dinars (18 à 20 millions d'euros) », a précisé Jendoubi, s'est même aggravée lundi avec l'annonce d’Ennahdha de suspendre sa participation à la Commission nationale de réforme politique, faute d’une décision sur la date des prochaines élections.

Les conditions du report

De concert avec le Parti démocrate progressiste (PDP), Ennahdha ont annoncé lundi ne plus exclure un report du scrutin, à certaines conditions. « Notre objectif n’est pas d’insister aveuglement sur la date du 24 juillet, mais nous voulons que cette date ne soit pas fixée par une seule partie mais après concertation et consensus », a précisé Samir Dilou, un des responsables du parti islamiste. Les déclarations des deux partis, hostiles à un report, avaient été entendues la semaine dernière par le sommet de l'État tunisien Le gouvernement de transition souhaite désormais parvenir à un consensus avec les partis politiques sur la date de l’élection avant d’accepter que celle-ci soit reportée, a indiqué samedi un de ses porte-paroles. (avec AFP)

 

Publié dans Tunisie

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