Déjà 2 900 morts dans la répression de la révolte en Syrie 07.10.11

Publié le par printempsdespeuples44

Les militants prodémocratie restent déterminés à obtenir la chute du régime. Ils ont appelé sur Facebook à manifester aujourd’hui sous le slogan « le Conseil national syrien (CNS) est notre représentant, à moi et à toi et celui de tous les Syriens ». Photo YouTube

 

La répression du mouvement de contestation du régime du président Bachar el-Assad a fait, selon l’ONU, plus de 2 900 morts depuis le 15 mars en Syrie, où douze personnes ont encore été tuées hier dans des heurts entre soldats et militaires dissidents. En outre, l’Union européenne prévoit de nouvelles sanctions pour la fin de la semaine prochaine, notamment contre la Commercial Bank of Syria.

 

Douze personnes, dont sept soldats, ont été tuées hier dans des heurts entre forces armées et de sécurité et des déserteurs à Jabal el-Zaouiya, dans le nord-ouest de la Syrie, a rapporté l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), ajoutant que des dizaines d’autres avaient été blessés. Des forces militaires et de sécurité accompagnées de chars ont pris d’assaut hier matin des villages dans cette région, ont indiqué l’OSDH et les comités locaux de coordination (LCC). À Dael, dans le gouvernorat de Deraa, les funérailles d’un jeune homme de 17 ans se sont transformées en manifestation regroupant 15 000 personnes. Les manifestants ont également appelé sur Facebook à manifester de nouveau aujourd’hui sous le slogan « le Conseil national syrien (CNS) est notre représentant, à moi et à toi et celui de tous les Syriens ».
Parallèlement, l’opposition syrienne, rassemblée au sein du Conseil national syrien (CNS), se réunit demain au Caire, notamment pour se doter d’une direction, a indiqué hier Burhan Ghalioun, figure historique de l’opposition et responsable provisoire du CNS. Le CNS avait annoncé le week-end dernier la nomination d’une « présidence tournante » et d’un conseil exécutif. Le Conseil cherche désormais à rallier le soutien des pays arabes et à développer ses contacts avec les pays occidentaux.

En outre, dans une vidéo postée sur YouTube, une grande figure de l’opposition, Riad Turk, 71 ans, a apporté son « soutien au Conseil national syrien ». « Nous appelons toutes les forces de la révolution à s’unir autour du slogan de la chute du régime pour établir un régime démocratique civil », a dit cet opposant historique, détenu pendant plus de 20 ans dans les geôles syriennes.

L’ONU examine la situation des droits de l’homme en Syrie
Sur le plan international, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU passera aujourd’hui vendredi en revue la situation des droits fondamentaux en Syrie alors même que les pays occidentaux ne sont pas parvenus à imposer un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien. L’Examen périodique universel (EPU) de la Syrie est une procédure auquel tous les membres des Nations unies doivent se soumettre.
Plus encore, un rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme a indiqué hier que plus de 2 900 personnes ont été tuées depuis le début de la répression en Syrie, précisant néanmoins que ce chiffre risquait d’augmenter étant donné que le nombre de personnes portées disparues « est beaucoup plus élevé ».

Le rôle des chabbiha
Les violences en Syrie sont règulièrement attibuées aux chabbiha. Le régime du président Bachar el-Assad, confronté à une insurrection populaire depuis sept mois, a confié un rôle de premier plan à ces milices civiles pour la mater. Alors que les chabbiha n’ont pas de lien officiel avec la dynastie Assad, le régime syrien a décidé de laisser faire la sale besogne à ces groupes, qui ont, selon des informations rapportées par des militants, gagné plusieurs villes, munis d’armes les plus diverses, des bâtons aux armes automatiques.
Et pour compliquer les choses, personne ne peut dire avec certitude qui sont les chabbiha et comment elles sont organisées. « Les chabbiha ne sont pas un groupe unifié, comme une armée », explique le militant Omar Edelbi, porte-parole des Comités locaux de coordination (LCC) qui animent la contestation sur le terrain, et membre du Conseil national syrien (CNS), qui vient d’être lancé à Istanbul. « Ce sont des bandes de civils armés, recrutés dans différentes villes et factions à travers la Syrie, et qui combattent et tuent leurs compatriotes, essentiellement pour des raisons idéologiques. Des bandes qui, contrairement à l’armée, ne sont responsables devant personne », poursuit-il.
Aujourd’hui, certains experts affirment que l’une des dernières cartes du régime syrien réside dans ces groupes armés, de confessions et de classes différentes. Selon Joshua Landis, directeur du Centre pour les études moyen-orientales à l’Université d’Oklahoma, « le rôle des chabbiha consiste essentiellement à intimider et à rétablir le sentiment de peur qui a toujours régné en Syrie durant les quarante dernières années, mais qui semble s’être brisé avec le printemps arabe ».
Sur le plan diplomatique, la secrétaire d’État Hillary Clinton a regretté mercredi le rejet du projet de résolution à l’ONU condamnant la répression des manifestations favorables à la démocratisation du régime en Syrie. La Russie et la Chine avaient opposé mardi soir leur veto au texte rédigé les Européens, et qui laissait la porte ouverte à des sanctions contre le régime Assad. L’Afrique du Sud, elle, a justifié son abstention lors du vote mardi au Conseil de sécurité de l’ONU en affirmant ne pas vouloir cautionner un texte qui aurait implicitement appelé à un changement de régime.
De plus, le ministère allemand des Affaires étrangères a annoncé hier avoir convoqué l’ambassadeur syrien pour le mettre en garde contre tout harcèlement ou intimidation d’opposants syriens en Allemagne, suite à un récent rapport d’Amnesty International selon lequel des opposants syriens en Europe et en Amérique sont harcelés par des membres d’ambassades syriennes.

Nouveau train de sanctions
Enfin, l’Union européenne s’apprête à sanctionner une banque commerciale syrienne et 29 Iraniens en raison des violations des droits de l’homme et de la répression des mouvements d’opposition dans ces pays, a-t-on appris hier de sources diplomatiques. Ces nouvelles sanctions devraient entrer en vigueur vers la fin de la semaine prochaine, ont précisé ces mêmes sources.

 

 

 

Publié dans Syrie

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