Arabie Saoudite : Plusieurs blessés au cours d'une émeute dans une ville chiite 06.10.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

La situation était redevenue calme hier à Awamiya, dans l’est chiite de l’Arabie saoudite, où les troubles lundi soir ont fait 14 blessés, dont 11 policiers d’après les autorités saoudiennes qui ont mis en cause des « fauteurs de troubles » à la solde d’un pays étranger, dans une allusion voilée à l’Iran.
Ibrahim al-Mugaiteeb, président de l’organisation Human Rights First en Arabie saoudite, a cependant souligné que « c’est la première fois que des armes sont utilisées », indiquant que par le passé, des manifestants s’étaient bornés à « lancer des pierres et quelques cocktails Molotov » sur la police.

Une vidéo mise en ligne hier sur Internet montrait des groupes de jeunes masqués affrontant la police dans les rues de la localité, alors que le bruit des balles était clairement entendu. Une autre vidéo postée sur YouTube montrait des manifestants scandant « À bas Mohammad ben Fahd », fils de l’ancien roi Fahd ben Abdel Aziz et gouverneur de la province orientale, riche en pétrole, où se concentre la minorité chiite.
Dans ce contexte, le ministère saoudien de l’Intérieur a accusé dans un communiqué au ton extrêmement ferme des « fauteurs de troubles agissant à l’instigation d’un pays étranger visant à déstabiliser » le royaume d’avoir provoqué les affrontements. Les autorités vont « frapper d’une main de fer toute personne » qui chercherait à déstabiliser le royaume, a prévenu le ministère, affirmant que ces éléments perturbateurs devaient choisir « entre leur loyauté à leur pays, ou à cet État et sa “marjaïya” (la plus haute autorité religieuse chiite) ».

L’appel au calme de l’influent cheikh al-Nimer
Des analystes saoudiens voient ainsi la main de l’Iran dans ces violences. « L’Iran tente d’exporter ses problèmes, de se venger de ce qui s’est passé à Bahreïn et d’alléger la pression sur la Syrie », a ainsi estimé Anouar Eshki, directeur du Centre des études sur le Proche-Orient basé à Djeddah. Pour Abdel Aziz al-Sager, directeur du Centre des études pour le Golfe, les autorités saoudiennes ont « des preuves de l’implication de Téhéran et ont notamment intercepté des appels téléphoniques provenant d’Iran, ajoutant qu’il s’agit d’un message aux pays du Golfe (...) Téhéran va tenter de provoquer une escalade à Bahreïn et dans l’est de l’Arabie saoudite pour compenser la perte d’un allié stratégique », à savoir la Syrie.
Cheikh Nimer al-Nimer, un influent religieux chiite saoudien, a de son côté appelé les membres de sa communauté au calme en soulignant dans un prêche qu’il « n’est ni dans notre intérêt ni de nos coutumes » d’avoir recours à la violence « pour obtenir nos droits politiques et religieux ».
Notons que c’est la première fois que des troubles sont signalés dans l’est du royaume wahhabite depuis des manifestations à la mi-mars pour protester contre l’aide militaire saoudienne à la répression de la contestation dirigée par les chiites dans le royaume voisin de Bahreïn. L’entrée de troupes saoudiennes et d’autres pays du Golfe à Bahreïn avait provoqué une vive tension entre l’Iran, dont la population est à majorité chiite comme celle de Bahreïn, et l’Arabie saoudite.
(Source : AFP)

 

 

Publié dans Moyen-0rient

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