Algérie : Les chômeurs universitaires de Leghrous protestent 16.06.11

Publié le par printempsdespeuples44

Une cinquantaine de jeunes chômeurs universitaires de la commune de Leghrous, distante de 50 km de Biskra, ont pris d’assaut, hier, le siège de l’APC dont tous les services ont été paralysés.


Les protestataires revendiquent des parcelles de terrains agricoles aménagés dans le cadre d’un plan de revalorisation initié par les services concernés, comme de nombreux autres chômeurs de leur catégorie, qui se sont reconvertis, ont-ils dit, par la force des choses, dans le travail de la terre du fait que cette commune est un pôle de dimension national de production de dattes, fruits et légumes.

Apres plus de deux heures de sit-in dans une ambiance surchauffée, une délégation de ces chômeurs universitaires a été reçue par le P/APC de Leghrous et le chef de la daïra de Tolga dont elle dépend administrativement. Ayant reçu l’assurance que leurs doléances seront prises en charge, les protestataires ont levé le siège de la mairie.                                                                     

H. Moussaoui

ALORS QUE 70% D’ENTRE EUX ONT MOINS DE 30 ANS, 200.000 diplômés au chômage chaque année

Par Abdelkrim AMARNI

 

C´est une véritable bombe à retardement. Seuls 100.000 sur 300.000 universitaires et diplômés des centres de formation et d´enseignement professionnels sont intégrés dans le marché de l´emploi, a révélé hier, dans un document, le Centre national économique et social (Cnes). Au terme d´un atelier consacré à la prise en charge des jeunes lors des travaux des états généraux de la société civile, le Cnes a conclu que le taux d´emploi des jeunes reste faible par rapport aux taux de leur formation et leur orientation vers la vie professionnelle. Selon le Cnes, ceux de moins de trente ans sont les plus touchés par le chômage avec un taux de 70% du nombre total. Selon un rapport de la Banque mondiale de l´année 2010, trois sur quatre jeunes diplômés algériens de moins de trente ans sont des chômeurs.
Le chômage des jeunes, notamment parmi les universitaires, induit un développement dangereux du secteur parallèle qui devient «une échappatoire pour la majorité de ces jeunes en quête d´emploi». Parmi les jeunes qui réussissent à trouver un emploi, le tiers seulement est couvert par la sécurité sociale, sachant que «le secteur privé ne déclare pas ses employés», ajoute la même source. Le Cnes évoque les différentes formes de délinquance auxquelles sont exposés, dans les grandes villes, les jeunes face au «chômage, la mal-vie, la drogue, l´insécurité et le problème de logement» qui ajoute que la délinquance juvénile est «en hausse» et la pauvreté est «une réalité.» Elle s´illustre par le spectacle désolant d´enfants vendeurs de galettes de pain, de fruits ou autres «p´tits riens», aux abords des routes ou sont collecteurs de déchets dans les décharges publiques. Le Cnes relève encore que d´autres, «aspirés par une attitude défaitiste et marginale, s´installent dans des logiques d´expectative, voire d´autodestruction où de suicide. Aussi, la «harga» et l´immolation par le feu constituent-elles leur ultime recours pour se délivrer de leur mal-être profond et de leur désespoir». Le Cnes cite également d´autres formes extrêmes et regrettables auxquelles s´adonnent les jeunes pour exprimer leurs ressentiments contre les injustices sociales et leur marginalisation, «sources de leur détresse».



Publié dans Algérie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article