Maroc : Verdict le 14 février pour treize fauteurs de troubles présumés à Taza 11.02.12

Publié le par printempsdespeuples44

Le verdict du procès de treize individus poursuivis pour leur implication présumée dans les actes de vandalisme survenus dernièrement dans la zone El Koucha à Taza sera prononcé le 14 février courant, a annoncé jeudi soir le tribunal de première instance de la ville.
Cette décision a été prise au terme d'une audience publique particulièrement longue, durant laquelle une vingtaine d'avocats ont assuré la défense de ces fauteurs de troubles présumés.

Les mis en cause sont notamment poursuivis pour jets de pierre contre les forces de l'ordre, destruction de biens publics, atteinte à l'ordre public, humiliation de fonctionnaires lors de l'exercice de leurs fonctions, recours à la violence, coups et blessures, manipulation de mineurs et utilisation d'armes susceptibles de constituer une menace sur des personnes ou des biens.

Mercredi de la semaine dernière, des fauteurs de troubles avaient pris pour cible, dans la zone El Koucha, les forces de l'ordre en leur jetant des pierres, brûlé des pneus et détruit des biens publics, selon les autorités locales.

 

Un jeune homme arrêté après avoir critiqué Benkirane sur YouTube

Issam Marsi

 

Rabat.- Le jeune Issam Marsi qui avait violemment critiqué sur YouTube le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, sans arriver, comme on peut le constater sur cette vidéo, à l’insulte, a été arrêté ce soir par 6 agents en civil.

Que raconte ce jeune homme de Taza dans cette vidéo ? Voici en substance ce qu’il dit :

« Le PJD nous dit qu’il combat l’absolutisme et la corruption. Mais qui est à la tête de cet absolutisme et de cette corruption ? Que le PJD nous l’explique ! Que le PJD nous donne une réponse sincère ! »

« Benkirane a axé son discours électoral contre l’Istiqlal et Fouad Ali El Himma, mais il a formé un gouvernement avec le premier et a félicité le second pour sa nomination au poste de conseiller royal. Tout ça est contradictoire avec son propre discours »

« Il (Benkirane) est assis sur un fauteuil, mais il ne sait pas comment vit le peuple, comment vivent les gens, les bidonvilles où ils habitent… qu’il vienne ici pour le savoir »

« Ils font du commerce avec notre armée, envoyée au Congo pour une affaire qui n’a aucune relation avec le Maroc… »

« Pourquoi les étrangers aiment bien le Maroc ? Parce qu’ils viennent pour le tourisme sexuel »

« Nous, les jeunes marocains nous n’avons pas de lignes rouges »

« Ils nous parlent de démocratie, mais les jeunes sont massacrés… Si tu parles, c’est la matraque. Et Benkirane dit qu’il n’est pas au courant. Mais alors qui est à la tête du gouvernement ? »

Comme on peut le constater, des vérités pleines de bon sens, mais qui, apparemment, n’ont pas plu en haut lieu.

Ce soir, vendredi, plusieurs voitures immatriculées ont bloqué l’accès de la résidence d’Issam Marsi a Taza, et six agents en civil ont pénétré en force chez lui et l’ont embarqué pour une destination inconnue.

Mais, Benkirane est-il au courant qu’on arrête, qu’on casse, qu’on brutalise et qu’on massacre en son nom ?

Thami Afailal

 

Un internaute en détention pour avoir critiqué Mohamed VI sur Facebook
Walid Bahomane, 18 ans, a comparu mardi devant le tribunal de Rabat, au Maroc, pour avoir publié sur Facebook des photos et vidéos satiriques du roi Mohamed VI. Cette décision a provoqué sur Internet une levée de boucliers. Les internautes estiment que la nouvelle Constitution n’est en rien une avancée en matière de liberté d’expression.

Au Maroc, il est toujours interdit de critiquer le roi ! Walid Bahomane l’a appris à ses dépens. Le jeune homme, âgé de 18 ans, a publié des photos et vidéos satiriques de Mohamed VI sur internet. Il a été interpellé le 24 janvier dernier par la police pour « atteinte à la sacralité du roi ». Walid Bahomane aurait signé des aveux après avoir été torturé, selon sa mère qui s’est confiée au site d’information Lakome. Elle a également présenté une requête le 7 février à Mustapha Ramid, l’actuel ministre de la Justice et des Libertés, du Parti islamiste Justice et Développement (PJD). Walid Bahomane a comparu le mardi 7 février au tribunal de Rabat, capital du Maroc. Pour le moment, il est placé en détention dans un centre de détention pour mineurs à Salé en attendant son jugement. Selon Lakome, une première audience devait se tenir le 2 février au Tribunal de première instance de Rabat avant que les avocats du jeune homme demandent un report.

La sacralité du roi toujours pas abolie

Walid Bahomane aurait été interpellé suite à une plainte déposée par son ancien ami Abderrahmane Derdiri. Ce dernier l’a accusé de se connecter sur sa page Facebook et d’y publier des images et des vidéos de nature à porter atteinte à la sacralité du roi avec un mot de passe qu’il lui aurait lui-même confié, rapporte Lakome. Une copie de la plainte déposée par la police à l’encontre du jeune homme a circulé sur internet. Selon ce document, la police aurait saisi « deux pages Facebook contenant des phrases et des images insultantes pour les valeurs sacrées, ainsi qu’un ordinateur IBM. » Pourtant, les réformes constitutionnelles de juillet 2011 sont censées apporter davantage de démocratie et de liberté dans le royaume. Mais pas totalement...

Mobilisation de soutien sur Facebook

De multiples internautes en colère contre l’arrestation de Walid Bahomane ont dénoncé le fait que la sacralité du monarque ne soit toujours pas levée. Ils se sont rapidement mobilisés pour soutenir le jeune homme en créant un groupe de soutien sur Facebook : « Mohammed VI, ma liberté est plus sacrée que vous ! ». Les membres y sont invités, selon le réseau Global Voice, à publier des caricatures du souverain. L’un des fondateurs du groupe, la journaliste Zineb El Ghazoui, exilé en Europe, a écrit sur son blog : « Cette arrestation bat en brèche la propagande de l’Etat marocain autour du changement et des prétendues avancées démocratiques ». Un internaute, qui se fait appelerMusdiquearabe, a indiqué sur son compte Twitter : « opération soutien à Walid Bahomane - publions tous sur nos profils la caricature de notre choix ».

La mésaventure de Walid Bahomane rappelle que ce n’est pas la première fois qu’une personne est arrêté pour avoir dérogé à la sacralité du roi. Les cyberactivistes sont depuis longtemps la cible du pouvoir dès le moindre écart. L’un d’entre eux, Fouad Mourtada, a été arrêté illégalement en 2008 et torturé pour avoir crée un faux-profil du prince Rachid, frère de Mohammed VI.

Le chemin est encore long dans le royaume chérifien pour une totale liberté d’expression...

Publié dans Maroc

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