Etats-Unis : Les anti-Wall Street paralysent le quartier financier de New York 17.11.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

Des échauffourées entre manifestants et police ont éclaté et plusieurs dizaines d'arrestations ont eu lieu jeudi matin lors du défilé organisé pour marquer les deux mois du mouvement "Occupy Wall Street" qui a semé le désordre dans le quartier financier de New York à Manhattan.

 

Plus d'une centaine de personnes ont été interpellées jeudi à New York au cours de la manifestation marquant les deux mois du mouvement anti-Wall Street, a indiqué un porte-parole de la police de la ville (NYPD).

Empêchés d'atteindre la Bourse - leur objectif - par la police, les manifestants, environ un millier, se sont rabattus sur des rues adjacentes, qu'ils ont bloquées pour empêcher les employés des entreprises du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de "Wall Street est fermée".

  Ces barricades humaines ont vite entraîné des tensions entre les manifestants et les passants, puis entre manifestants et policiers.

 

Le mouvement Occupy Wall Street a prévu une nouvelle journée d'action jeudi pour marquer ses deux mois d'existence, refusant de se laisser abattre par son expulsion du square de New York, berceau de la contestation qui s'est étendue dans plusieurs villes américaines.

Après l'impressionnante opération policière qui a démantelé mardi leur village de toile en pleine nuit, les manifestants new yorkais ont confirmé qu'il y aurait des manifestations à New York «et dans des centaines de villes».

Sur leur site internet, outre New York, des actions sont annoncées jeudi à Portland, Madrid, Gand en Belgique et dans une dizaine de villes en Allemagne. Les protestataires d'Occupy Washington DC, Atlanta et Detroit, ont également prévu de se mobiliser.

A New York, ils sont invités à se rassembler à 7h00 au square Zuccotti, dans le quartier de Wall Street, désormais interdit aux tentes et aux sacs de couchage. Le mot d'ordre reste vague: «avant la cloche d'ouverture de la Bourse», pour «confronter Wall Street à des histoires de personnes vivant l'injustice économique».

 

A 15h00, ils ont prévu d'«occuper le métro», pour y raconter dans une quinzaine de stations leur histoire aux passagers, et à 17h00, un rassemblement est annoncé au square Foley, siège de plusieurs tribunaux à Manhattan.

«Nous ignorons combien de personnes viendront» reconnaît Bill Dobbs, un porte-parole du mouvement. «Mais ce sera intéressant. C'est une occasion de nous réorganiser et d'avoir plus de gens à nos côtés».

«Tout le monde est optimiste. Nous nous ressourçons, le travail continue, avec ou sans quartier général», dit-il.

Dans le square Zuccotti balayé par la pluie, les manifestants se sont fait rares mercredi. «Une centaine en fin de matinée», a-t-il estimé.

Le square est resté entouré de barrières métalliques, et surveillé de près par d'importantes forces de police et agents de sécurité du propriétaire, Brookfield properties.

Les visiteurs étaient filtrés à l'entrée, certains devant même ouvrir leur paquetage pour montrer qu'ils n'y cachaient pas un sac de couchage.

 

Le défilé new-yorkais devait être suivi jeudi par plusieurs autres manifestations dans d'autres villes des Etats-Unis et ailleurs en Europe, tandis qu'à Londres, où le mouvement Occupy Wall Street a aussi fait des émules, les "indignés" qui campent dans la City étaient censés jeudi démonter leur campement.
Le cortège new-yorkais est parti jeudi matin peu avant 08H00 locales du square Zuccotti, berceau du mouvement dont les occupants ont été expulsés dans la nuit de lundi à mardi.
Rapidement empêché d'atteindre la Bourse par la police, présente en nombre, les manifestants se sont rabattus sur des rues adjacentes, bloquant notamment Broad Street pour empêcher les employés des sociétés du quartier de se rendre dans leurs bureaux aux cris de "Wall Street est fermée".
Cette barricade humaine a vite entraîné des tensions entre les manifestants et les passants, avant que la police n'intervienne au bout d'environ 45 minutes en repoussant fermement les anti-Wall Street.
Sous les cris des manifestants s'exclamant "Honte à vous!", plusieurs dizaines d'arrestations ont eu lieu sur cette barricade ou à d'autres endroits où se trouvaient des manifestants, scindés en plusieurs groupes pour éviter d'être cerné trop rapidement par les forces de l'ordre, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Le +pourcent+ (le plus riche de la population, ndlr) essaie de faire cesser ce mouvement et je suis venu pour montrer mon soutien", explique à l'AFP Ray Lewis, un retraité de la police de Philadelphie (Pennsylvanie, Est).
"De plus en plus de gens souffrent dans ce pays", ajoute-t-il, avant d'être lui aussi interpellé par les forces de l'ordre quelques minutes plus tard.
Au milieu du désordre, un policier qui a tenu à rester anonyme peste: "Les manifestants ont tout bloqué. C'est ce qui devait se passer quand on les a expulsés du square (Zuccotti): c'était comme de donner un coup de pied dans une fourmilière... On aurait dû les laisser dans le square. Ils voulaient perturber Wall Street, ils ont réussi".
La Bourse de New York, qui a ouvert normalement jeudi matin, s'est refusée à tout commentaire.
Environ deux heures après le départ de leur cortège, les manifestants ont commencé à retourner vers le square Zuccotti, où ils entendaient organiser une "parade victorieuse". Sur leur chemin, ils ont bloqué Broadway, la principale artère du secteur.
Parmi les mots d'ordre de cette journée d'action, était évoqué plus ou moins clairement le souhait des manifestants de "fermer Wall Street", selon un des manifestants au départ du défilé.
"Nous voulons faire entendre notre voix et faire connaître notre frustration", a résumé avant le départ du cortège un porte-parole du mouvement, Mark Bray, assurant que les manifestants devraient être "des milliers" dans l'après-midi quand ils auront été rejoints par les syndicats.
Avant le départ du cortège, les militants se félicitaient, se souhaitant un "bon anniversaire" les uns aux autres. Le mouvement a été lancé le 17 septembre à New York, avant d'essaimer dans plusieurs autres villes américaines.
Depuis l'expulsion des campeurs dans la nuit de lundi à mardi, le square Zuccotti est resté entouré de barrières métalliques, et surveillé de près par d'importantes forces de police et agents de sécurité du propriétaire, Brookfield Properties.
Si son accès a été rouvert au public, son règlement, qui interdit de s'y coucher ou d'y introduire des tentes ou des sacs de couchage est désormais strictement appliqué.

Publié dans Monde

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