Syrie : Les défections s’accumulent au sein de l’armée 20.10.11

Publié le par printempsdespeuples44

Des réfugiés syriens ont manifesté hier dans leur camp en Turquie. Photo Reuters

 

Des affrontements ont opposé jeudi l'armée régulière à des hommes armés dans un village du centre de la Syrie, a indiqué le président de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).

"De violents affrontements ont opposé ce jour des soldats à des hommes armés, vraisemblablement des déserteurs" à Bourhaniyyé, près de Qousseir, ville de la région de Homs non loin de la frontière libanaise, a indiqué Rami Abdel Rahmane par téléphone à l'AFP.

Citant des habitants du village, il a ajouté que "ces affrontements avaient fait de nombreux morts et de blessés parmi les soldats outre la destruction de deux véhicules militaires" de l'armée régulière. Il n'était pas en mesure de préciser le nombre de victimes.

En outre, le courant électrique, l'eau et les communications ont été coupés de la ville de Qousseir, selon le président de l'OSDH.

 

Ces affrontements surviennent alors que les attaques contre l'armée régulière et les affrontements l'opposant à des déserteurs présumés se sont multipliées ces derniers temps, les forces de sécurité faisant face désormais à une opposition armée. Autour de Qousseir, ces combats ne cessent de gagner en intensité.

Les affrontements ont causé la mort de 5 civils mercredi et 7 soldats au moins ainsi que des blessés dans les localités de Joussiyé et Nazariyé, voisines de Qousseir. Onze autres personnes ont été tuées mercredi par des partisans du régime du président Bachar el-Assad et les forces de sécurité au cours de perquisitions à travers le pays, selon des militants.

 

D'autre part, deux civils ont été tués jeudi et un troisième a succombé à des blessures subies la veille.

A Homs, "une femme a été tuée dans le quartier de Deir Baalaba à la suite de tirs à la mitrailleuse lourde sur sa maison", a indiqué l'OSDH. "Un autre civil est mort à Hawache, à Sahl el-Ghab, dans la région de Hama (centre), et cinq autres ont été blessés par des tirs nourris des forces de sécurité qui dispersaient des habitants qui encerclaient un camp militaire dans le village pour réclamer la libération de proches en détention", ajoute l'ONG.

D'autre part, "un civil est mort dans le quartier Nazihine des suites de blessures subies la veille (mercredi) lors de perquisitions des forces de sécurité et de milices civiles", selon l'ONG basée en Grande-Bretagne.

 

L'OSDH a, par ailleurs, fait état de manifestations dans diverses zones de Sahl el-Ghab en riposte à l'arrestation d'écoliers de l'école du village de Hawache dont les habitants ont coupé les rues, brûlé des pneus et encerclé le camp de l'armée.

 

 

L’armée syrienne a encore perdu des soldats hier, sept ayant été tués dans des affrontements et 30 ayant fait défection, alors que l’opposition a menacé de demander une intervention étrangère pour protéger les civils contre la répression. « Des affrontements ont eu lieu entre des soldats et des hommes armés, vraisemblablement des militaires dissidents, dans la localité (frontalière avec le Liban) de Joussiyé et dans la ville voisine de Qousseir (centre) », a affirmé le président de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, avant d’ajouter que dix-sept civils avaient également trouvé la mort hier, principalement dans la région de Homs.
D’autre part, « l’Armée libre de Syrie – Brigade Omar ibn Khattab » a publié un communiqué sur sa page Facebook selon lequel 30 soldats ont « déserté » avec quatre chars et que des échanges de tirs ont eu lieu avec l’armée régulière faisant 40 morts parmi les loyalistes sur la route à l’entrée de Joussiyé. « L’Armée syrienne libre » est une force d’opposition armée dont la création a été annoncée en juillet par un colonel déserteur réfugié en Turquie, le colonel Riad el-Assad.

De plus, des combats ont opposé dans la nuit de mardi à mercredi les forces syriennes à une vingtaine de militaires insoumis près d’Hirak, dans le Sud de la Syrie, après la mort de trois manifestants qui dénonçaient l’arrestation d’un dignitaire religieux, a-t-on appris auprès de témoins et d’opposants. Les manifestations hostiles au régime ont toutefois continué hier, notamment au Hauran, à Idleb, Homs, Hama, Deraa et Alep, et dans le camp même de réfugiés syriens dans la province de Hatay en Turquie.
Pour sa part, la télévision d’État a diffusé hier des images d’une manifestation rassemblant selon elle un million de personnes à Alep (Nord), deuxième ville du pays, pour soutenir le président Assad et dénoncer « les ingérences étrangères dans les affaires du pays ».
De son côté, un membre du Conseil national syrien (CNS – principale coalition de l’opposition), Najib Ghadbian, en visite en Libye, a menacé hier de demander une intervention de la communauté internationale pour protéger les civils contre la répression « irresponsable » menée par Damas. Cette aide extérieure pourrait, selon lui, prendre la forme d’une zone tampon ou d’une zone d’exclusion aérienne, sur le modèle de celle décrétée par les Nations unies en Libye pour protéger les civils de la violente répression menée par le dirigeant déchu Mouammar Kadhafi. « Ce n’est pas la même chose que d’appeler à une intervention militaire menée par des forces étrangères », a-t-il insisté, lors de cette visite en Libye, seul pays à reconnaître le CNS comme unique représentant légitime du peuple syrien. Rappelons que la Ligue arabe a appelé dimanche à la tenue d’une « conférence de dialogue national » sous 15 jours au Caire entre le gouvernement syrien et l’opposition, pour mettre fin aux violences et « éviter une intervention étrangère ».
Une initiative qui vise, selon le régime de Damas, à « déstabiliser » la Syrie. « Il n’est plus étonnant de voir la Ligue arabe, censée se concentrer sur l’action arabe commune, se transformer en un instrument d’injustice pour déstabiliser la Syrie », a écrit hier le quotidien gouvernemental as-Saoura. Pour le journal, l’organisation basée au Caire est « devenue l’otage de forces dominantes qui agissent conformément à un agenda dicté par des pays agresseurs comme l’Amérique et Israël, et leurs alliés européens ». D’ailleurs, le délégué de la Syrie auprès de la Ligue arabe, Youssef Ahmad, avait, lors de la réunion dimanche des ministres arabes des Affaires étrangères au Caire, dénoncé « un complot » contre son pays et accusé des « groupes terroristes armés » d’être derrière les violences en Syrie.

 

 

 

Publié dans Syrie

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