Syrie : Le CNS dénonce un "génocide à grande échelle" dans certaines régions syriennes 21.12.11

Publié le par printempsdespeuples44

Des opposants au régime de Bachar el-Assad manifestent à Midane, à Damas.Photo Reuters

 

Le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la majorité des courants d'opposition en Syrie, a réclamé mercredi des réunions d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU et de la Ligue arabe au sujet des récents "massacres" commis par les forces de l'ordre.

"A la lumière des massacres horribles" perpétrés par le régime du président Bachar el-Assad contre des "civils non armés, en particulier dans les montagnes de Zaouia, à Idleb (nord) et à Homs (centre)", le CNS appelle à une réunion d'urgence de la Ligue arabe et du Conseil de sécurité, selon un communiqué.

Le CNS demande une réunion d'urgence de la Ligue arabe "pour dénoncer les massacres sanglants (...) et coopérer avec les Nations unies pour prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils".

 

Il réclame une "réunion d'urgence du Conseil de sécurité (de l'ONU) (... ), pour déclarer les villes brutalement attaquées +zones de sécurité+ bénéficiant d'une protection internationale et pour obliger les forces du régime à se retirer de ces zones".

 

L'opposition syrienne appelle encore à "une déclaration stipulant que les montagnes de Zaouia, Idleb et Homs sont des zones (...) soumises à un génocide à grande échelle" et exhorte la Croix-Rouge "et les autres agences d'aide humanitaire à intervenir (...) et fournir une aide humanitaire urgente".

 

Le CNS fait état de 250 personnes tuées ces dernières 48 heures, sans préciser s'il s'agit seulement de civils.

 

L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a de son côté fait état mercredi d'un "massacre" commis la veille à Kafroueid, où 111 civils ont été tués par les forces de sécurité alors qu'ils tentaient de fuir ce village situé dans la région de Jabal al-Zaouia, à plus de 330 km au nord de Damas.

 

Ce nouveau bilan porte à 123 le nombre de civils tués pour la journée de mardi en Syrie, 12 autres ayant péri sous les balles des forces de sécurité à Homs (centre), un haut lieu de la contestation, selon l'OSDH.

 

De violents combats entre l'armée régulière et des déserteurs ont en outre fait une centaine de morts et de blessés mardi parmi les militaires dissidents dans cette même province d'Idleb, proche de la frontière turque, selon l'OSDH.

La journée de mardi a été l'une des plus meurtrières depuis le début, mi-mars, de la révolte contre le régime du 

président syrien, dont la répression a fait, selon une estimation de l'ONU, plus de 5.000 morts en neuf mois.

 

Les observateurs arabes demain à Damas

 

Sur le plan diplomatique, le Numéro deux de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a annoncé mardi au Caire qu'une équipe dirigée par Samir Seif al-Yazal, assistant du secrétaire général, se rendrait à Damas demain jeudi.


A Washington, Victoria Nuland, la porte-parole du département d'Etat, a fourni plus de détails sur le déploiement des observateurs arabes. "Ce que nous avons compris, c'est que la Ligue arabe veut commencer à déployer ses observateurs d'ici la fin de la semaine dans au moins dix endroits en Syrie", a-t-elle dit.

Et "lorsqu'elle aura fini ce déploiement", vers la mi-janvier selon elle, la Ligue "aura alors quelque 300 à 400 observateurs" en Syrie, a-t-elle ajouté, précisant que l'Union européenne fournirait "une aide technique".

 


Alors que le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Mouallem, avait expliqué lundi que les observateurs pourraient "accéder aux points chauds mais pas aux points militaires sensibles", l'organisation de défense des droits de l'Homme Human Rights Watch a appelé Damas à leur garantir "un accès total".


A Ryad, le Conseil de coopération du Golfe (CCG), qui regroupe les six monarchies de la péninsule arabique, a demandé au gouvernement syrien de stopper immédiatement "la machine à tuer" et de libérer les détenus, "comme premier pas pour entamer l'application du protocole" sur l'envoi d'observateurs.


Ces observateurs doivent en effet être envoyés pour suivre l'application d'un plan de sortie de crise qui prévoit l'arrêt de la répression, la libération de personnes emprisonnées lors de manifestations et le retrait de l'armée des villes.


L'Assemblée générale de l'ONU a adopté lundi une résolution condamnant les violations des droits de l'Homme en 

Syrie et les 15 pays du Conseil de sécurité ont entamé des négociations sur un projet de résolution proposé par la Russie, qui condamne les violences "commises par toutes les parties".


Alors que la pression internationale contre Damas ne cesse de croître, l'armée syrienne a procédé mardi à des manœuvres militaires maritimes et aériennes à tirs réels, les deuxièmes depuis le début du mois, pour tester ses capacités de combat face à "toute agression qui viserait le sol de la patrie", a affirmé l'agence officielle Sana.

 

Publié dans Syrie

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