Brésil: des milliers "d'indignés" au coeur de Rio contre la corruption 21.09.11

Publié le par printempsdespeuples44

 

Plus de deux mille personnes "indignées" par la corruption au sein de la classe politique ont manifesté mardi soir à Rio, répondant à un appel lancé sur les réseaux sociaux après une série de scandales qui ont contraint quatre ministres à la démission en trois mois.
La police a estimé à "plus de 2.000" le nombre des manifestants, un chiffre décevant pour les organisateurs qui attendaient 30.000 personnes.
"Pourquoi des corrompus notoires peuvent-ils être candidats" à des élections, clamait l'un des organisateurs du haut d'un camion muni de haut-parleurs sur la place Cinelandia, théâtre traditionnel des grandes manifestations.
Sur les marches du Conseil municipal, une centaine de manifestants de tous âges ont empoigné des balais vert et jaune aux couleurs du pays, sous une immense affiche avec le message "Citoyens dans la rue, le nettoyage, c'est (la présidente) Dilma (Rousseff) qui le fait".
Ce rassemblement "Tous ensemble contre la corruption!", sans étiquette politique, a été convoqué via internet après une série de scandales qui ont éclaboussé le gouvernement de la présidente Dilma Rousseff au cours des trois derniers mois.
Une des fondatrices du mouvement, Cristiane Maza, a déclaré à l'AFP qu'après "avoir vu plusieurs personnes poster des messages contre la corruption (sur Facebook), je les ai copiés et postés sur mon mur. Un ami a fait de même, puis un autre et ça a fait boule de neige".
Quatre ministres ont été contraints à la démission à la suite d'accusations d'enrichissement illégal ou de détournements de fonds publics, et nombre de députés et sénateurs sont régulièrement accusés de corruption.
De 2002 à 2008 la corruption a coûté l'équivalent de 23 milliards de dollars au Brésil, selon une étude récente.
"Je suis là parce que cette passivité de la société ouvre la porte à tous les abus des hommes politiques", a déclaré à l'AFP l'ingénieur Claudio Serricchio, 60 ans qui portait un nez de clown.
"Ce nez de clown représente la sensation que nous avons quand nous voyons une députée empocher (un pot de vin) de 50.000 reais (22.000 euros) et ne pas être sanctionnée par le parlement. Si on ne manifeste pas, cette situation ne prendra jamais fin. Les jeunes doivent prendre le relais", a ajouté cet ingénieur qui a participé aux grandes manifestations des "Diretas ja'" dans les années 80 qui réclamaient des "élections directes immédiates" à la fin de la dictature (1964-85).
La présidente Rousseff, qui a assumé le pouvoir en janvier, a commencé à donner un coup de balai inédit contre la corruption au risque de mettre en péril la coalition gouvernementale.
Mais les mouvements citoyens considèrent que c'est encore "insuffisant".
La première Marche contre la corruption a eu lieu le 7 septembre, jour des commémorations de l'Indépendance du Brésil, rassemblant près de 30.000 personnes à Brasilia.

Publié dans Monde

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article