Bahreïn: la justice ordonne la libération d'une militante 21.12.11

Publié le par printempsdespeuples44

La justice bahreïnie a ordonné mardi la libération conditionnelle de deux militantes, parmi lesquelles la blogueuse Zainab al-Khawaja, dont l'arrestation musclée lors d'une manifestation il y a une semaine a été largement diffusée sur YouTube.
Les deux femmes attendront donc libres leur procès pour participation à une manifestation non autorisée, selon l'agence officielle Bna

Mais les deux militantes ont refusé de quitter leur centre de détention pour réclamer la libération d'une autre femme, Fathia Abdali Hayat, détenue depuis septembre sous l'accusation d'avoir donné refuge à des manifestants, selon l'organisation Bahrain Youth Society for Human Rights.
Mme Khawaja, 27 ans, est la fille du militant emprisonné Abdelhadi al-Khawaja. Elle anime un blog proche de l'opposition chiite.
Bahreïn connaît une nette reprise des manifestations de chiites, majoritaires, contre la dynastie sunnite des Al-Khalifa, après celles violemment réprimées en février/mars.
Fin novembre, une commission d'enquête indépendante a dénoncé un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités durant cette répression, précisant que 35 personnes -30 civils et 5 policiers- avaient péri.
Cinq des civils morts sont décédés sous la torture, selon la commission.
Les autorités ont dit accepter ces conclusions et les Etats-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à traduire les responsables en justice.

 

l'ONU demande la libération de tous les "prisonniers politiques"

 

Le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay a appelé mercredi les autorités bahreïnies à libérer tous les "prisonniers politiques", afin de réduire la "méfiance croissante" entre le gouvernement et la société civile.
"Les autorités bahreïnies ont besoin de prendre d'urgence des mesures de rétablissement de la confiance", a déclaré Mme Pillay, demandant notamment la libération "sans condition" de "ceux qui ont été condamnés par des tribunaux militaires (...) pour avoir simplement exercé leurs droits fondamentaux de liberté d'expression et de réunion".

"Nous continuons à recevoir des rapports faisant état d'une répression de petites manifestations (...) et bien que certains agents de sécurité auraient été arrêtés, nous attendons de voir des poursuites contre les forces de sécurité pour les blessures et les décès de civils", a souligné Mme Pillay, dénonçant "l'impunité".

Une délégation du Haut Commissariat s'est rendue au Bahreïn du 13 au 17 décembre pour voir comment aider ce pays à "instaurer une société ouverte et démocratique".
"Il y a un décalage entre la volonté royale", le roi ayant accepté les conclusions de l'enquête, "et les mesures concrètes qui ont été prises", a déclaré aux journalistes le directeur de la division des procédures spéciales au Haut Commissariat, Bacre Ndiaye, de retour du Bahreïn. Au cours d'une conférence de presse, M. Ndiaye a demandé aux autorités "une justice plus indépendante et impartiale, une démocratie plus inclusive" et "l'abandon de la pratique de la torture".

 


L'appel de l'ONU intervient alors que les autorités ont affirmé accepter les conclusions d'une Commission d'enquête indépendante sur la répression des troubles qui ont secoué le royaume de la mi-février à la mi-mars et promis des réformes.
La Commission d'enquête avait dénoncé le 23 novembre un "usage excessif et injustifié de la force" de la part des autorités pendant la répression, précisant que 35 personnes -30 civils et cinq policiers- avaient péri. Parmi les civils morts, cinq sont décédés sous la torture, selon la commission.
Les Etats-Unis, proches alliés de Bahreïn, ont appelé à sanctionner les responsables, mais la situation sur le terrain reste tendue.

 

Publié dans Bahreïn

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